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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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494<br />

M0N<br />

Marie-Thérèse ; <strong>et</strong> l'on avait r<strong>et</strong>enu<br />

d'elle ce mot sur la maîtresse actuelle<br />

: Sij'étais assez malheureusepour<br />

que pareille chose in arrivât , je me<br />

cacherais pour le reste de ma vie.<br />

Lorsque la marquise s'aperçut que<br />

l'ascendant qu'elle n'avait désire d'abord<br />

( i) prendre que sur l'esprit de<br />

Louis XIV, s'étendait insensiblement<br />

jusqu'à son cœur, elle fit, ou du<br />

moins on lui attribue une démarche<br />

{'i) qui contredit le dessein qu'elle<br />

aurait pu avoir d'inspirer à ce prin-<br />

ce une passion coupable. Elle avertit<br />

de l'amour du roi , son mari , lui<br />

demandant avec instance de l'emmener<br />

dans ses terres , pour laisser à<br />

ce feu naissant <strong>et</strong> faible encore, le<br />

temps de s'apaiser. Ceux qui passent<br />

sous silence ce dernier fait, reconnaissent<br />

que le marquis de Montespan<br />

pouvait éloigner sa femme sans<br />

que le roi s'y opposât , mais qu'il<br />

espéra tirer de c<strong>et</strong>te faveur des avan-<br />

tages qui lui échappèrent <strong>et</strong> qui occa-<br />

sionnèrent son dépit <strong>et</strong> ses éclats. Il<br />

se porta ensuite publiquement à des<br />

excès tellement scandaleux, à l'égard<br />

de M me . de Montespan , qu'il s'attira<br />

l'ordre d'aller vivre dans ses terres<br />

d'où il ne sortit plus jusqu'à sa mort.<br />

A l'époque où il maltraitait son<br />

épouse avec tant d'imprudence , elle<br />

était encore vertueuse; <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te conduite<br />

grossière contribua sans doute<br />

à la perdre. On s'aperçut bientôt de<br />

la liaison devenue intime , qui existait<br />

entre elle <strong>et</strong> le roi. Elle eut un<br />

appartement à peu de distance de<br />

celui du prince ; <strong>et</strong> les courtisans<br />

clair-voyants n'eurent pas de peine<br />

à expliquer pourquoi l'un <strong>et</strong> l'autre<br />

se dérobaient en même temps au<br />

cercle de la reine ( 1668). La sen-<br />

(1) Souvenirs de Mme . de Caylu».<br />

(2) Mémoires de Saint-Simon.<br />

,<br />

MON<br />

sible La Vallière ne fut pas la der-<br />

nière à s'apercevoir qu'elle n'occu-<br />

pait plus seule le cœur de Louis :<br />

il n'y eut que la reine qui ne voulut<br />

pas s'en douter. M me . de Montespan<br />

avait su la persuader de sa vertu; <strong>et</strong><br />

la princesse remit au roi , avec la<br />

plus grande confiance , une l<strong>et</strong>tre<br />

qui lui découvrait l'infidélité de son<br />

époux <strong>et</strong> le nom de la complice. Ce<br />

fut en 1670, lorsque la cour conduisit<br />

jusqu'aux frontières Madame<br />

chargée de négociations auprès de<br />

son frère , Charles II , qu'éclata la<br />

faveur de M me . de Montespan. Elle<br />

fit une partie du voyage dans la voi-<br />

ture du roi <strong>et</strong> de la reine; <strong>et</strong> lors-<br />

qu'elle montait dans la sienne , qua-<br />

tre gardes-du-corps entouraient les<br />

portières. L'année suivante, 1671 ,<br />

le comte de Lauzun fut mis à Pi-<br />

gnerol, pour avoir eu l'audace de se<br />

cacher sous le lit de M me . de Mon-<br />

tespan , pendant que le roi s'y trou-<br />

vait. Il voulait savoir si la maîtresse<br />

ne le trahissait pas auprès de ce<br />

prince , au lieu de le servir , comme<br />

elle le lui avait promis. M me . de<br />

Montespan n'eut pas besoin d'exci-<br />

ter Louis XIV à punir le courtisan<br />

comme on le lui a reproché : le roi<br />

ne pardonnait pas des actions de ce<br />

genre; <strong>et</strong> si la punition de Lauzun<br />

fut sévère, elle est presque justifiée<br />

par la gravité de l'offense. Deux ans<br />

après, les filles d'honneur de la reine<br />

furent supprimées : on crut que c<strong>et</strong>te<br />

mesure était l'eff<strong>et</strong> des craintes de<br />

M me . de Montespan. Quelque puissants<br />

que fussent ses charmes , elle<br />

redoutait dans son amant le goût de<br />

la nouveauté; elle pouvait trouver<br />

plus d'une rivale parmi des jeunes<br />

personnes qui se succédaient rapidement<br />

, <strong>et</strong> que corrompait l'air de<br />

la cour ou que séduisaient les éclatants<br />

succès de la faiblesse : mais on<br />

,

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