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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MOL<br />

4égance <strong>et</strong> de facilite , lui méritèrent<br />

bientôt des protecteurs dans une<br />

cour où tous les talents étaient accueillis<br />

avec empressement ; mais<br />

son goût excessif pour les plaisirs<br />

alarma son père, qui se hâta de le<br />

rappeler à Modène. Moka joignait<br />

aux dons He l'esprit une belle ligu-<br />

re : sa naissance <strong>et</strong> sa fortune lui<br />

perm<strong>et</strong>taient de prétendre aux meil-<br />

leurs partis. Son père se flatta de<br />

le ramener à une conduite plus ré-<br />

gulière, en lui choisissant une épouse<br />

dont les grâces <strong>et</strong> la douceur sau-<br />

raient le captiver. Il fut marié en<br />

i5i2; <strong>et</strong> les premières années de<br />

son union furent assez heureuses :<br />

lassé enfin d'une vie tranquille <strong>et</strong><br />

uniforme, il revint à Rome, sous le<br />

prétexte de hâter la conclusion de<br />

quelques procès , <strong>et</strong> s'y livra de nouveau<br />

à son goût effréné pour les<br />

plaisirs. Quelques-unes de ses intri-<br />

gues eurent un éclat scandaleux;<br />

dans une querelle avec un de ses rivaux,<br />

il fut provoqué en duel, <strong>et</strong><br />

reçut un coup d'épée qu'on crut mor-<br />

tel : son père indigné cessa de lui<br />

envoyer de l'argent, <strong>et</strong> finit par le<br />

déshériter. Molza trouva une com-<br />

pensation aux chagrins qu'il s'était<br />

attirés, dans le qu'eurent<br />

ses poésies , <strong>et</strong> dans l'amitié dont les<br />

plus illustres personnages lui don-<br />

naient chaque jo preu-<br />

ves ; mais l'argent qu'il recevait de<br />

ses Mécènes:, étail aussitôt dissipé,<br />

<strong>et</strong> il se voyait souvent obligé de recourir<br />

à dès emprunts. II suivit une<br />

de ses maîtJ ne, <strong>et</strong> elle<br />

<strong>et</strong>int près de trois ans. 11 était<br />

de r<strong>et</strong>our à Komc, eu i 5î5 : il fut<br />

témoin de la pri ,,•<br />

,| c ce ttc<br />

ville, en i<br />

ivante,<br />

il fit U is l'es-<br />

poir d'obtenir ,!<br />

mille. Ses paie de le<br />

MOL 333<br />

recevoir; <strong>et</strong> il dut chercher uu asile<br />

dans une campagne voisine, où il<br />

resta une année entière, occupé uniquement<br />

de la culture des l<strong>et</strong>tres.<br />

Ce fut à c<strong>et</strong>te époque qu'il composa<br />

ses élégies latines , qui , suivant Ti-<br />

raboschi , le placent au rang des plus<br />

heureux imitateurs de Ti bulle. Il<br />

fut rappelé à Rome, en 152g, parle<br />

cardinal de Médicis; <strong>et</strong>, après la mort<br />

de c<strong>et</strong> illustre protecteur, il passa au<br />

service du cardinal Farnèsc : mais<br />

les bienfaits dont ils le comblèrent<br />

l'un <strong>et</strong> l'autre, ne purent le r<strong>et</strong>i-<br />

rer de l'état misérable où il avait<br />

presque constamment langui. On<br />

voit, par une de ses l<strong>et</strong>tres à sa femme<br />

, qu'il manquait de linge <strong>et</strong> des<br />

vêlements les plus indispensables;<br />

<strong>et</strong> il supplie celle même femme qu'il<br />

avait si indignement abandonnée, de<br />

lui envoyer quelques légers secours.<br />

Aux embarras de la pauvr<strong>et</strong>é se joignit<br />

bientôt une maladie, suite hon-<br />

teuse de ses débauches. Il se fit trans-<br />

porter à Modène, au printemps de<br />

l'année i5{3, pour respirer l'air<br />

natal dont les médecins attendaient<br />

sa guérison ; mais le mal n'en continua<br />

pas moins ses ravages, <strong>et</strong> il mourut,<br />

le '.>8 février i544i âgé de<br />

quarante-cinq ans. Alors ou oublia<br />

ses vices pour ne se rappeler que ses<br />

qualités aimables <strong>et</strong> ses talents ; la<br />

mort de Molza mit eu deuil tout le<br />

Parnasse italien. Une médaille fut<br />

frappée en son honneur, parles soins<br />

de Léonard A ré! in; <strong>et</strong> des recueils de<br />

vers furent publiés à sa louange. Tous<br />

ses contemporains l'ont comblé d'é-<br />

loges*; Annibal Gard, Pirro Ligoriôj<br />

le comparent à Homère, à Virgile^<br />

à Platon, <strong>et</strong> d'au! ces on! osé dire qu'il<br />

était supérieur h ces trois grands<br />

hommes. Les poésies de Vïolza .sont<br />

pleines de douceur <strong>et</strong> d' igrémcnl ;<br />

tour-à-tour, sérieux <strong>et</strong> badin ^ il i

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