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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MIR<br />

à peine sorti des bancs. Ils lui firent<br />

défendre toute discussion publique,<br />

<strong>et</strong> dénoncèrent au souverain pontife<br />

treize de ces propositions , comme<br />

entachées d'hérésie. En vain il prouva<br />

qu'avant qu'il les publiât , elles<br />

avaient été revêtues de l'approbation<br />

de théologiens éclairés ( i ) : les com-<br />

missaires chargés de les examiner ,<br />

les ayant déclarées dangereuses, elles<br />

furent condamnées par le pape, il se<br />

soumit a c<strong>et</strong>te décision , <strong>et</strong> quitta<br />

Rome pour r<strong>et</strong>ourner en France , où<br />

il avait laissé de nombreux admirateurs.<br />

Ses ennemis profilèrent de son<br />

absence pour l'accuser d'avoir déso-<br />

béi au Saint-Siège, en soutenant publiquement<br />

les propositions condam-<br />

nées: c'était une absurde calomnie.<br />

Le pape Innocent VIII le cita cependant<br />

à son tribunal; mais La Miran-<br />

dole n'eut pas de peine à se justifier, <strong>et</strong><br />

son innocence fut pleinement recon-<br />

uue. Les persécutions dont il avait<br />

failli être la victime, lui firent mieux<br />

apprécier celte gloire bruyante, qui<br />

avait eu pour lui tant de charmes.<br />

Dans l'âge des succès, <strong>et</strong> avec toutes<br />

les qualités qui les assurent, il eut la<br />

sagesse d'y renoncer: il j<strong>et</strong>a au feu ses<br />

poésies amoureuses , productions de<br />

sa première jeunesse , que Politien<br />

se repentit d'avoir jugées trop sévèrement<br />

{F. A. Politien); <strong>et</strong>, renon-<br />

çant aux l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> aux sciences pro-<br />

ianes ,' il s'appliqua uniquement à<br />

l'étude de la religion <strong>et</strong> de la philo-<br />

sophie platonique. Il avait cédé tous<br />

ses domaines à son neveu (dont l'art.<br />

suit) ; <strong>et</strong> il vivait de son revenu , à<br />

Florence , au milieu de ses livres, <strong>et</strong><br />

(i) Il a cherché dans son apologie à j<strong>et</strong>er beaucoup<br />

de ridicule sur ses détracteurs. Il y rapporte qu'un<br />

théologien, q:;i se mêlai I rie censurer ses thèses , interrogé<br />

sur ce que signifiait le mot de cabale répon-<br />

,<br />

dit que c'était un scélérat, <strong>et</strong> un homme thabolique<br />

qui avait écrit contre Jésus -Cbrist ; <strong>et</strong> que ses sectateur»<br />

avaient eu de lui le uom de cabalistcs.<br />

MIR<br />

dans la société des amis des l<strong>et</strong>tres les<br />

plus distingués: mais il ne jouit pas<br />

long-temps de la paix qn'il avait eu<br />

le bonheur de recouvrer; il ne survé-<br />

cut que deux mois à Politien, le plus<br />

cher de ses amis, <strong>et</strong> mourut en 1 494,<br />

le 1 7 novembre, jour où le roi Charles<br />

VIII fit son entrée à Florence. Ce<br />

prince, qui l'avait connu à Paris, ap-<br />

prenant sa maladie , se hâta de lui envoyer<br />

deux de ses médecins; mais<br />

leur visite fut inutile au moribond ,<br />

qui expira quelques heures après ,<br />

dans de grands sentiments de piété.<br />

Il n'avait que trente-un ans huit mois<br />

e! quelques jours. Ses restes furent<br />

déposés danslecim<strong>et</strong>ière Saint-Marc,<br />

sous une tombe décorée d'une épitaphe<br />

honorable ( 1 ). Par son testament,<br />

il fit des legs considérables à<br />

ses domestiques, <strong>et</strong> donna le reste de<br />

son bien aux pauvres. Les ouvrages<br />

qu'il a laissés , prouvent tous la péné-<br />

tration de son esprit, au milieu des<br />

erreurs dont son siècle était infesté.<br />

Ils ont été recueillis, <strong>et</strong> publiés à Bologne,<br />

1496, in-fol. C<strong>et</strong>te première<br />

édition, fort rare, a été suivie de celle<br />

de Venise, i49& Suivant Tirabos-<br />

chi, il en a paru sept dans le seizième<br />

siècle. La dernière est celle de Bâle,<br />

16 vol. in-fol.; elle passe pour la<br />

plus complète. On trouvera le détail<br />

des opuscules qu'elle renferme, dans<br />

les Mémoires de Niceron , <strong>tome</strong><br />

xxxiv, <strong>et</strong> dans la Biblioth. Modenese<br />

de Tiraboschi , tom. iv, p. io5<br />

<strong>et</strong> suiv. On doit se borner à citer ici<br />

les principaux : I. Heptaphis de stp-<br />

tiformi sex dierum Geneseos enar-<br />

ratione ad Laur. Medicem y in-fol.,<br />

s. d. C<strong>et</strong>te édition , imprimée aux<br />

frais de Robert Salviati , a paru à<br />

[l) La voici :<br />

Johannesjacel hic Mirnnduhi : cœtera jiôvunt<br />

Et Tagus <strong>et</strong> Ganses ;joisan <strong>et</strong> aiitt/jode .

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