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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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%ra MON<br />

Westminster. Bientôt après, Edouard<br />

disparut de nouveau ;<br />

<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te fois i!<br />

prit si bien ses mesures, que, malgré<br />

tous les efforts de la famille, il fut<br />

impossible d'apprendre de ses nou-<br />

velles. Gomment se serait-on doute,<br />

en eff<strong>et</strong> , qu'un enfant de dix ans<br />

irait engager ses services à un maître<br />

de bâtiment, prêt à m<strong>et</strong>tre à la voile<br />

pour le Portugal; <strong>et</strong>. qu'à peine* débarqué<br />

à Oporto, il s'échapperait des<br />

mains de son maître pour errer à<br />

l'aventure dans un pays où le langage<br />

des habitants lui était inconnu?<br />

c'est pourtant ce que fît le jeune<br />

Edouard. On était alors dans la saison<br />

de la vendange. L'enfant, courant<br />

à travers les champs d'Oporto, offrit<br />

ses services aux. vignerons , en fut<br />

accueilli tant bien que mal, <strong>et</strong> apprit<br />

un peu de portugais. Il avait vécu<br />

chez les paysans deux ou trois ans ,<br />

lorsqu'un d'eux lui commanda de<br />

conduire des ânes chargés à la factorerie<br />

anglaise sur la côte. Edouard<br />

IMontague se m<strong>et</strong> en route; mais ar-<br />

rivé à la factorerie , il y trouve son<br />

ancien maître de navire, <strong>et</strong>, de plus<br />

le consul anglais à qui l'on avait envoyé<br />

son signalement. On le reconnaît;<br />

<strong>et</strong> , malgré lui, on l'embarque<br />

pour l'Angl<strong>et</strong>erre. Ses parents désolés<br />

le comblent de caresses. Cependant<br />

le jeune Montagne, dont le goût pour<br />

la vie aventurière semblait l'em-<br />

porter sur tous les sentiments , déjoua<br />

une troisième fois l'espoir de<br />

sa famille : devenu plus robuste, il<br />

s'engagea celte fois comme matelot<br />

dans un bâtiment destiné pour la<br />

Méditerranée. Le père, irrité d'une<br />

désobéissance aussi obstinée, ne voulut<br />

plus faire aucune démarche pour<br />

un fils qui le fuyait avec tant d'ar-<br />

deur. Le même ami de la famille qui<br />

avait r<strong>et</strong>iré Edouard do l'apprentis-<br />

' Ue.z le marchand de poissons,<br />

,<br />

MON<br />

le ramena encore à la maison pater-<br />

nelle, <strong>et</strong> le réconcilia avec ses pa-<br />

rents. Il fut convenu alors que, puisque<br />

le jeune homme avait un goût<br />

si décidé pour les voyages , il irait<br />

aux Indes-Occidentales avec ce fidèle<br />

ami de la maison, nommé Forster ,<br />

<strong>et</strong> qu'il ferait ses études en voya-<br />

geant. Le précepteur <strong>et</strong> l'élève s'em-<br />

barquèrent en conséquence pour les<br />

îles :<br />

ils y passèrent quelques années ;<br />

<strong>et</strong> il paraît que, tout en courant le<br />

monde , le jeune Montagne ne laissa<br />

pas de s'instruire assez profondément<br />

dans le latin <strong>et</strong> le grec. Lorsqu'ils<br />

revinrent en Angl<strong>et</strong>erre , les parents<br />

crurent que M. Forster leur ramenait<br />

un enfant entièrement guéri de<br />

sa folie. Ils procurèrent à leur fils<br />

un emploi public ; <strong>et</strong>, en 1 747 , ils le<br />

firent nommer un des chevaliers du<br />

comté d'Huntingdon. Mais on eût pu<br />

croire qu'Edouard n'ambitionnait<br />

que la qualité de chevalier errant : il<br />

joua; il s'end<strong>et</strong>ta, <strong>et</strong> ne trouva d'autre<br />

moyen de se tirer de ses embarras<br />

que de quitter encore l'Angl<strong>et</strong>erre, il<br />

vint à Paris, en 1^5 1; <strong>et</strong> la première<br />

aventure qu'il eut dans c<strong>et</strong>te capitale,<br />

le conduisit dans les cachots du<br />

grandChâtel<strong>et</strong>. Un riche juif, nommé<br />

Abraham Paybot, l'avait accusé<br />

de s'être entendu avec plusieurs<br />

complices, pour l'entraîner dans un<br />

tripot, où ils l'avaient enivré, forcé<br />

de jouer , <strong>et</strong> dépouillé de son argent <strong>et</strong><br />

de ses bijoux, en lui enlevant, en<br />

outre, sa maîtresse. Le procès fut<br />

instruit devant le lieutenant-criminel<br />

de Paris : ce juif, ne pouvant prouver<br />

les charges proférées contre<br />

Montagne <strong>et</strong> un doses compatriotes,<br />

fut condamné à payer à chacun d'eux<br />

10000 livres à titre d'indemnités.<br />

Mais, ayant appelé de c<strong>et</strong>te sentence<br />

à la haute-cour de la Tournellc, il<br />

eu obtint un jugement qui cas-

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