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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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renforce au XIX e siècle. En tout premier lieu, la dévotion mariale se trouve

au centre de la piété avec ses moments forts quotidiens, l’angélus le matin,

à midi et le soir rythme l’existence tout comme la récitation du chapelet qui

s’est structurée, ritualisée dans le rosaire ; avec ses moments forts annuels,

car chaque fête mariale est solennisée et prend un caractère public qui rend

la dévotion mariale omniprésente tout au long de l’année. Pour l’essentiel,

dévotion et spiritualité sont mariales et il n’est que rarement fait mention de

Jésus. En revanche, les références au Christ interviennent dans les

cérémonies militaires ou pour réaffirmer la force de la croix face au

croissant. Le rôle de la Vierge est de servir d’intercesseur : elle est un

moyen et non une finalité. Or, bien souvent, les fidèles occultent cette

dimension pour ne se concentrer que sur Marie et en oublieraient presque

Jésus. Tout comme chez les catholiques de France, le rosaire et le saint

sacrement sont des marqueurs de l’identité catholique.

À l’exception de saint Augustin, on ne note que peu de dévotion pour

les saints du passé. C’est ainsi que Géronimo, dont les restes ont été

transférés à la cathédrale d’Alger le 28 mai 1854, ne fait pas l’objet d’une

grande dévotion populaire en Algérie ou du moins les archives n’en font

pas état. En revanche, l’influence de dévotions et de pratiques en

provenance d’Italie ou d’Espagne, mais aussi de Malte et des Baléares,

même si la documentation écrite les concernant n’est pas abondante les

concernant, reste importante. Mais tout est fait consciemment pour se

rapprocher de la France.

C’est pourquoi la similarité avec ce qui se passe en France se traduit

aussi dans tout le décorum notamment sur le choix de la musique religieuse.

Cette dernière est conforme aux goûts et à ce qui se joue dans les églises

françaises : il est impossible de savoir qu’on est en Afrique, d’acculturation

il n’est pas question. Il s’agit bien d’une Église nationale en tout point :

Massenet, Verdi, Gounod, Mendelsohn 122 ; Kyrie de la messe en sol de

Mozart, Gloria de Schubert, Sanctus de Palestrina, Benedictus de Gounod,

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