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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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justice, etc. et, au nom des intérêts spéciaux de la colonie, à repousser les

impôts directs français, le service militaire, etc. Il s’agit, en d’autres termes,

de revendiquer une interprétation à géométrie variable des principes

républicains et de ne les réserver qu’aux seuls Français.

Les prérogatives du gouverneur général sont à nouveau fortement

restreintes avec le système dit des rattachements instauré en 1881 : toutes

les affaires algériennes sont réglées dans les ministères parisiens. Cette

politique est dénoncée au début des années 1890 par certains, comme

Jonnart après son passage comme directeur du service de l’Algérie. Mais,

c’est le rapport rendu public de la commission sénatoriale dite des XVIII

présidée par Jules Ferry qui alerte l’opinion sur la situation algérienne 6 .

Ferry dénonce l’état d’esprit des colons vis-à-vis du peuple vaincu :

« Il est difficile de faire entendre au colon européen qu’il existe

d’autres droits que les siens en pays arabe et que l’indigène n’est

pas une race taillable et corvéable à merci 7 . »

Il propose un programme qui tient en une seule phrase :

« Il ne faudrait livrer à aucun degré à l’élément européen les

intérêts du peuple indigène 8 . »

Un gouverneur général soutenu par Ferry est alors nommé, Jules

Cambon (1891-1897), contre les candidats de la représentation algérienne.

Il obtient, au grand dam des colons, l’abolition des rattachements et le

renforcement de l’autorité du gouverneur. Cependant, la loi du 29 décembre

1900 confère à l’Algérie la personnalité civile et un budget spécial,

exception faite des territoires du sud qui restent sous gestion militaire.

Quelle politique musulmane ?

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