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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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On retiendra de cette rapide présentation, le très lourd contentieux entre

les républicains et l’Église, malgré le toast d’Alger de 1890 qui marque la

reconnaissance par l’institution de la République. Deux visions de la société

s’opposent et c’est la vision républicaine sécularisée qui l’emporte. La loi

votée en 1905 s’inscrit dans une réflexion sur le long terme avec les très

nombreux projets ou propositions de loi qui la précèdent. On retiendra aussi

que ce n’est pas le texte de Combes qui est retenu mais celui de Briand,

plus consensuel : déjà à l’époque, les divergences existent et sont fortes

autour de la manière d’envisager la Séparation. La pluralité des sensibilités

perdure et n’est pas appelée à disparaître.

En février 1905, un projet de loi du Gouvernement est présenté au nom

d’Émile Loubet, président de la République, par Rouvier président du

Conseil, et par d’autres ministres. C’est Aristide Briand ministre des cultes

qui est chargé de rédiger le projet de loi. La loi est votée le 9 décembre

1905, publiée au JO du 11 décembre 1905.

Si la loi est bien reçue par les protestants et les juifs, la situation est plus

complexe chez les catholiques. Après le vote de la loi, des divisions

apparaissent chez les catholiques pris dans la tourmente des inventaires : il

y a ceux qui demandent à rester passifs et ceux qui résistent ; la majorité du

clergé paroissial, ainsi que les archevêques, désapprouvent les résistances

aux inventaires. Mais, dans cette crise, l’encyclique Vehementer nos de

février 1906 est reçue comme une invitation à la résistance. Dans certaines

régions, l’armée et la gendarmerie doivent intervenir pour assurer le

déroulement des inventaires. Les cas les plus fréquents relèvent de la

résistance passive, voire de brèves bagarres. Mais, dans certaines régions,

plutôt rurales, la violence est au rendez-vous comme en Haute-Loire, en

Lozère, en Vendée…

Les premiers morts sont à déplorer en mars 1906 et entraînent la chute

du ministère Rouvier, et la nomination du ministère Sarrien avec

Clémenceau à l’Intérieur et Briand aux cultes. Le 20 mars 1906, une

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