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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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santé, à caractère social ou culturel, ou institutions de formation,

ou tout autre moyen financier,

2. fabrique, entrepose, ou distribue des documents imprimés ou

métrages audiovisuels ou par tout autre support ou moyen qui

vise à ébranler la foi d’un musulman 93 . »

En d’autres termes, le prosélytisme religieux est désormais strictement

interdit par la loi, ce qui n’était pas le cas auparavant. La jurisprudence qui

sera faite laisse une marge d’interprétation aux juges. En effet, dans quelle

mesure pourra-t-on estimer qu’il y a « séduction » ou que la foi est ébranlée

par tel ou tel document ? On remarquera que les vecteurs de la diffusion des

idées religieuses sont clairement identifiés : l’enseignement, la santé, la

culture et l’argent. Certes, l’enseignement, la santé et la culture constituent

des vecteurs classiques de la présence des missions chrétiennes. Toutefois,

pour les missions catholiques d’hier comme d’aujourd’hui, dans leur grande

majorité, l’argument pécuniaire ne semble pas fondé. Il en est de même

pour bien des Églises protestantes, notamment européennes. La situation

semblerait moins tranchée pour ce qui concerne certaines Églises anglosaxonnes

et américaines. En revanche, l’argument financier comme outil de

la propagande missionnaire est activé du côté musulman depuis une

centaine d’années dans des discours visant à dénoncer les activités des

missions chrétiennes. Quelle est sa réalité aujourd’hui ? Une pluralité de

situations coexiste.

Si des sanctions sont prévues à l’encontre des prosélytes, ni

l’ordonnance ni le texte de la constitution, qui garantit dans son article 36 la

liberté de conscience et la liberté d’opinion, ne semblent prévoir de

sanctions en direction des convertis. En effet, à la différence de bien

d’autres pays où l’islam est la religion de l’État, la République algérienne

ne connaît pas, juridiquement, le statut d’apostat.

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