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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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l’ensemble, rares sont les ecclésiastiques qui posent problème, car, au-delà

du cadre concordataire qui contrôle les nominations, impose une

surveillance stricte et l’obligation de collaborer avec les autorités, en

Algérie les ecclésiastiques respectent un autre pacte plus essentiel encore :

le pacte colonial. C’est ce que formule, avec d’autres mots, le procureur

général dans un rapport de 1889 sur les évêques et le clergé d’Algérie 33 .

Soulignant le peu de conflits entre l’Église et l’État de ce côté-ci de la

Méditerranée, le procureur trouve des explications :

« … le prêtre ici a quelque chose de plus tolérant, de moins

sectaire que dans d’autres contrées 34 … ».

Je formule l’hypothèse que la situation coloniale en Algérie renforce le

caractère « docile » du clergé. De manière générale, la pression

administrative est plus forte dans les colonies qu’en métropole et l’Algérie

ne fait pas exception en la matière. Cependant, le clergé algérien semble

adhérer à cette pression car les contestataires sont rares. Le clergé a

conscience de participer à une œuvre civilisatrice d’un genre différent de

celle des destinées aux autres colonies. L’Algérie reste un cas unique à

l’échelle de l’empire : ensemble de départements français et colonie de

peuplement, outre-mer et proche de la France, elle est à la fois une autre-

France et une France autre. Dans cette entité singulière, le clergé respecte

plus qu’ailleurs le pacte colonial, car il croit en la mission de la France et de

l’Église, mission conditionnée par un indispensable soutien réciproque.

Les personnalités ecclésiastiques allient en leur sein respect du

Concordat et respect du pacte colonial.

Les exceptions

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