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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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financement du clergé paroissial, mais les frais de l’Église incluent aussi les

traitements de tout le personnel, laïque et religieux.

L’État algérien a poursuivi l’octroi des indemnités de fonction telles

qu’elles ont été instituées par le Gouvernement général de l’Algérie

française en 1908 et maintenues durant toute la période coloniale 73 .

L’Algérie, rappelons-le, a fait figure d’exception quant à l’application de la

loi de Séparation dans la mesure où dans tous les départements français, y

compris ceux d’outre-mer, la loi n’a subi aucun aménagement. Le mot que

l’on prête à Gambetta, « l’anticléricalisme n’est pas un article

d’exportation », s’avère dans le cas des départements français d’Algérie.

Jusqu’en 1975, la législation française reste en vigueur dans le nouvel

État et permet le maintien des indemnités. En revanche, par la suite, il s’agit

d’une réelle volonté des autorités algériennes de continuer à les verser. Il

convient toutefois de relativiser l’importance de ces indemnités dans la

mesure où seuls les ressortissants algériens du culte en sont les

bénéficiaires, soit, en 2003, 13 personnes 74 . Le montant mensuel s’élève,

d’après les informations fournies par Mgr Teissier en 2004, à 1 700 dinars

algériens soit environ une trentaine d’euros 75 . La prolongation du versement

des indemnités de fonction atteste d’un bel exemple de continuité historique

qui se retrouve aussi dans les modalités de nomination des évêques.

Pendant la période coloniale, il y avait consultation de l’État français

avant la publication de la nomination faite par Rome et préparée par la

nonciature de Paris. Depuis l’indépendance, le processus est, dans ses

grandes lignes, identique puisque la nomination des évêques est toujours

faite par le pape, sur présentation d’un dossier préparé par la nonciature

d’Algérie. Le gouvernement algérien est informé du choix quelques heures

avant la publication officielle dans l’Osservatore Romano. Si la continuité

existe, jusqu’à un certain point, dans le domaine de l’administration

générale, la rupture apparaît au moment de la nationalisation des écoles

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