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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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Une typologie des évêques et archevêques d’Algérie s’avère difficile

tant les parcours et les épiscopats présentent de similitudes. On se reportera,

pour plus d’éléments, à notre ouvrage Algérie coloniale, musulmans et

chrétiens : le contrôle de l’État (1830-1914) (CNRS Éditions, 2015) où de

brèves notices sont présentées pour les évêques et les archevêques. Dans

leur écrasante majorité, ils ont été formés et ont exercé des charges en

France. Rares sont ceux nés ou arrivés jeunes en Algérie ou encore passés

par les séminaires algériens. Mais, ce tableau paisible serait incomplet sans

deux personnalités qui ont défrayé la chronique, tant leur épiscopat est en

rupture avec les autres. Il s’agit du premier évêque d’Alger, Dupuch, et de

l’évêque de Constantine, Bouissière ; le premier en raison de sa faillite

retentissante, le second pour ses positions de combat contre la République.

Mgr Dupuch, est né et décédé à Bordeaux (20 mai 1800-10 juillet

1856 35 ). En 1815, il poursuit ses études à Paris, obtient sa licence de droit

en 1820 et se fait inscrire au barreau de Bordeaux. Ordonné prêtre le 27 mai

1825 à Saint-Sulpice, il revient à Bordeaux et se dévoue à des œuvres. Il est

préconisé premier évêque d’Alger le 13 septembre 1838, sacré le

28 octobre. Les travaux historiques concernant son épiscopat algérien se

résument à un travail très documenté et non publié que Paul Fournier nous a

aimablement confié 36 . L’évêque se révèle une personnalité complexe qui

suscite des jugements contrastés, de l’hagiographie à la dénonciation.

L’abbé Suchet (1795-1870), qui a été l’un des vicaires généraux du diocèse

d’Alger pendant trente ans, écrit de Dupuch qu’« Il tenait de l’ange et du

démon 37 ». Arrivé en Algérie, Dupuch prend possession d’un diocèse où

tout est à construire. Les relations qu’il entretient avec son clergé sont

difficiles d’après le journal de l’abbé Suchet :

« Il agissait toujours seul… jamais aucune communication pour

les affaires du diocèse… […] S’il arrivait qu’un grand vicaire

était obligé d’agir, dans quelques circonstances pressantes, il en

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