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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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Le mythe militaire s’est donc mué en une construction intellectuelle aux

fondements tout aussi mythiques avec, en parallèle, sa variante religieuse.

Le tout a transité dans les sphères politiques et s’est diffusé dans toute la

population, participant à un ensemble plus vaste, à une des facettes d’un

imaginaire commun sur l’islam. Les imaginaires conditionnent la réalité et

donc les politiques en direction des populations de confession musulmane.

Le contrôle

Dans ces conditions le contrôle des populations à travers le contrôle de

la religion devient une des clés de la politique de la France en Algérie. La

première mesure est sans conteste la confiscation des biens habous. L’une

des meilleures définitions des habous est donnée par Jean-Paul Charnay 80 :

« … mise hors commerce d’un bien dont la nue-propriété

demeure au constituant (et, fictivement après sa mort), tandis

que les revenus de ces biens – l’usufruit – seraient attribués à

une entité ayant une activité pieuse ou relative à la satisfaction

des besoins religieux ou sociaux de la communauté islamique

(mosquée, cimetière, tombeau d’un marabout, fontaine, zaouïas,

medersa, établissement de bienfaisance, entretien des routes,

villes saintes de La Mecque ou de Médine…). Le constituant

pouvant d’ailleurs stipuler que les revenus de ce bien –

l’usufruit – reviendront à un ou plusieurs dévolutaires (les akabs),

librement déterminés par lui (qui peut se désigner comme

premier dévolutaire infra, p. 95), avant d’être définitivement

affectés au financement de l’organisme caritatif 81 . »

On distingue donc les habous publics, i. e. là où il n’y a plus de

dévolutaire, des habous privés ou de famille :

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