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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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« À côté donc du habous public, qui autorise le fonctionnement

des “services publics” religieux, cultuels, charitables, etc. le

habous privé est, temporairement, une charte familiale régissant

le partage et l’attribution des biens entre les générations

successives 82 . »

Cela permet, entre autres, de mettre des biens à l’abri des spoliations

des puissants. Le système du habous permet aussi d’échapper aux règles

successorales, car il est possible à travers ce système de privilégier certains

membres de la famille :

« Le habous est inaliénable, imprescriptible, insaisissable,

perpétuel : son auteur même ne peut le modifier ou le retraire

(tout au moins dans le rite malékite : non dans le rite hanéfite, si

le constituant s’est réservé ce droit 83 ). »

Au bout de quelques générations, chacun des propriétaires se retrouve

avec peu de bien à cause de l’émiettement du habous entre les héritiers et

faute de pouvoir le vendre :

« Le habous, constituant l’une des formes de résistance les plus

efficaces à l’accession des arrivants à la pleine propriété, devait

être démantelé par la législation française 84 . »

C’est ainsi que la suppression des habous publics en Algérie a suivi la

disparition de la Régence. Elle s’est accompagnée de la prise en charge par

l’État français de la voirie, de l’enseignement, de la charité, du culte… et,

en contrepartie, les habous furent versés au Domaine. Dans un premier

temps, il n’y aurait pas eu de grosses émotions à la disparition de ces

habous publics dont les gestionnaires n’avaient pas bonne presse auprès des

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