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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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circulaire conseille la suspension des opérations d’inventaire en cas de

résistance. En fait, la réalité des inventaires est celle de tensions très

localisées et d’un grand désintérêt des populations, comme l’attestent les

rapports de police de fin mars 1906.

En mai 1906, de nouvelles élections confirment la victoire de la gauche

avec une augmentation du nombre de sièges interprétée comme

l’approbation de la politique de Séparation. En juin 1906, l’Assemblée de

l’épiscopat français décide d’approuver Vehementer nos et donc de

condamner le principe de Séparation tout en appelant au modus vivendi et à

la nécessité de fonder des associations canoniques légales. In fine, la

majorité de l’Assemblée invite le pape à accepter la Séparation : c’est la

victoire des modérés sur les intransigeants.

La réaction de Rome est celle du refus, rendu public dans Gravissimo

officii d’août 1906. Devant la confirmation du refus romain, le

Gouvernement ne pouvait ni engager une épreuve de force, ni reculer et

perdre la face : Briand a donc imaginé de compléter la loi. Comme la loi de

1905 interdit formellement la formation pour l’exercice du culte

d’associations régies par la loi de 1901, il faut donc la modifier de manière

à placer le culte catholique dans le droit commun. L’exercice du culte

devient donc possible dans le cadre de la loi de 1901. Une nouvelle loi est

donc votée : celle du 2 janvier 1907, soit un an à peine après le vote de la

loi de Séparation.

En l’absence d’associations, les églises resteront ouvertes aux fidèles et

aux ministres du culte qui voudront y pratiquer leur religion ; ils occuperont

l’édifice sans titre juridique tant qu’ils ne se seront pas conformés aux

prescriptions légales. Cette loi est mal reçue par Pie X qui considère qu’elle

aggrave la loi du 9 décembre 1905. On aboutit à la situation d’un clergé

sans titre juridique et à la loi du 28 mars 1907 qui dispose qu’il n’y a pas

d’obligation de déclarer la messe comme réunion publique. La situation se

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