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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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la Foi fait une exception à la règle qu’elle s’était imposée, celle de ne pas

financer directement les œuvres mais de passer par les responsables de

missions, évêques, vicaires apostoliques, supérieurs des ordres religieux

missionnaires, en secourant directement les œuvres en Algérie, soit en

contournant l’évêque. Cette décision a été prise en accord avec le cardinal

préfet de la congrégation de la Propagande qui a indiqué lui-même la

conduite à tenir à l’égard de l’évêque d’Alger : cette mesure est une

condamnation de l’administration épiscopale 39 . Dans quelle mesure a-t-elle

précipité la chute de Dupuch ? Il est certain que celui-ci était déjà bien

engagé dans sa propre perte parfaitement décrite par Paul Fournier. Ce

dernier insiste sur le caractère du prélat, mais aussi sur la situation coloniale

de l’Algérie. Dupuch s’avère un caractère aventureux dans un pays neuf.

L’auteur rappelle aussi le lien très fort du prélat avec le milieu colonial

caractérisé par la spéculation immobilière : l’Église est un grand

propriétaire foncier, comme le rappellent les larges concessions aux

trappistes de Staouëli ou encore, dans un autre contexte, les achats de

Lavigerie pour fonder son ordre et installer les orphelins. Mais Fournier

souligne aussi le désintéressement à titre personnel de Dupuch. Lâché par la

Cour, par Rome et bientôt par le Gouvernement, le 9 décembre 1845,

Dupuch remet sa lettre de démission à Boulay de la Meurthe, conseiller

d’État envoyé spécialement pour le rencontrer à Alger. Le 22 juillet 1846, le

prélat quitte définitivement l’Algérie au grand soulagement général :

« Était-on d’ailleurs fâché à Rome de démontrer que la création

d’un diocèse à Alger était prématurée ? Louis-Philippe, en 1837,

avait imposé d’organiser le culte catholique à Alger sous la

forme d’un évêché concordataire, et non sous la forme d’un

vicariat apostolique comme le souhaitait Grégoire XVI. Les

difficultés de M gr Dupuch ne renforçaient-elles pas a posteriori

les thèses romaines ? Quant au gouvernement français il soutint

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