21.07.2022 Views

LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

grâce, aux instructions de France. Dans les autres diocèses, il est plausible

de penser que seule la lecture de la lettre pastorale et l’affichage des livres

proscrits ont été effectués. La situation est tout autre dans le diocèse d’Oran.

Dans un rapport de la sûreté générale du 30 novembre 1909, un

historique de la lutte, conforme aux instructions de l’évêque, est dressé à

l’attention du gouverneur général 95 . Pour le commissaire central d’Oran,

l’origine de cette offensive est à rechercher dans la loi de Séparation et dans

l’expulsion des salésiens 96 . Cette explication est plus que probable dans la

mesure où, avant l’application de la loi, aucun trouble de cette nature

n’avait eu lieu. Le commissaire date le début des hostilités du 9 octobre

1909 avec la publication dans la SRO de la lettre pastorale de M gr Cantel.

Conformément aux instructions du prélat, la lettre a été lue en chaire le

1 er dimanche d’octobre dans toutes les églises paroissiales d’Oranie.

L’évêque a adressé la liste des livres interdits à tous les desservants des

paroisses afin qu’elle soit affichée à l’intérieur de toutes les églises du

département. L’évêché utilise comme courroie de transmission la SRO, Le

franc parleur, les patronages, les sacristies et les églises 97 . Ainsi, toute une

série d’articles paraissent dans la SRO. Le 2 septembre 1909, on dénonce la

rentrée dans une des écoles primaires d’Oran qui a reçu le nom de

« Voltaire ». Un article du 16 septembre 1909, sur « l’autodafé de Mers el-

Kébir », exalte l’acte commis.

À la date du 13 octobre 1909, est relatée l’histoire d’un jeune écolier qui

ne veut plus entendre parler de religion depuis qu’il fréquente ladite école

« Voltaire ». Il semble que, par son seul nom, cette école déclenche les

foudres de l’Église. Dans un article du 20 octobre 1909, le procès intenté

par les instituteurs de France aux évêques et archevêques en raison de leur

lettre collective sur la « perversité » de l’enseignement scolaire est dénoncé.

Quant au journal Le franc parleur, dans un supplément du 3 septembre

1909, qui fut, selon le commissaire général, distribué à profusion à Oran, il

s’élève contre la décision du conseil municipal de donner le nom de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!