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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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destinées aux autres œuvres ainsi que des quêtes faites aux offices. Chaque

curé est chargé de son organisation au niveau paroissial : lui ou des

collecteurs, nommés par lui, visitent à domicile les fidèles et récoltent les

dons en nature ou en numéraire. L’intégralité des sommes est envoyée à

l’évêché, qui centralise aussi les indemnités de fonction envoyées par leurs

bénéficiaires, puis s’assure de la répartition entre tous les membres du

personnel ecclésiastique. Cette organisation traduit la volonté de ne pas

exercer de contraintes directes sur les fidèles, tout en assurant, aux

participants à cette œuvre, plus de faste à l’occasion d’un mariage, d’un

enterrement, etc. Par ailleurs, les ecclésiastiques contrôlent l’ensemble du

processus, rappelant ainsi les prérogatives canoniques qui sont les leurs. En

centralisant toutes les sommes – celles des indemnités et celles de l’œuvre –

l’évêque entend bien rappeler qu’il est le seul chef et administrateur du

diocèse. La solidarité est placée au cœur du dispositif et évite que le prêtre

ne soit à la merci de ses paroissiens.

Si les premières années de fonctionnement de l’œuvre s’avèrent

difficiles, notamment parce que les paroissiens des prêtres bénéficiaires des

indemnités de fonction n’en comprennent pas la finalité, à partir de 1918,

elle entre dans une phase de prospérité 70 . La vitalité de l’Église est attestée

par l’inauguration de la cathédrale d’Oran en février 1913. Les travaux ont

été financés par des quêtes métropolitaines mais aussi par des offrandes

diocésaines qui n’ont été acceptées que lorsque les fidèles s’étaient

acquittés du denier du culte.

Les questions de recrutement se posent aussi avec une certaine acuité,

mais sans pour autant mettre en péril l’Église. En effet, l’État veille. Il

prolonge, pour la première fois en 1917, les indemnités temporaires prévues

pour dix ans, puis régulièrement pendant toute la durée de la colonisation.

Après la guerre, la politique de construction des édifices religieux

catholiques est reprise. Ces décisions des autorités politiques sont à mettre

en relation avec la qualité des relations entretenues avec les autorités

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