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LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

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témoignages comme ceux des pères Scotto ou Bérenguer, de l’ouvrage

d’André Nozière 48 , issu de sa thèse de 3 e cycle ou encore du livre de Sybille

Chapeu sur les prêtres de la Mission de France 49 , la plupart des publications

portent sur les catholiques hors d’Algérie 50 . Toutefois, une journée d’étude

tenue, à Alger le 25 mai 2013 et intitulée « Des Chrétiens dans la

guerre 1954-1962 » a été organisée par le centre d’études diocésain des

Glycines et fournit quelques informations 51 .

À défaut de pouvoir entrer dans une analyse fine et chronologique, la

ligne de partage entre l’Algérie française et l’Algérie algérienne, dont les

définitions sont souvent floues et évolutives, s’impose progressivement. Les

facteurs qui déterminent les positions mettent en évidence des visions

différentes du catholicisme, de l’Église et de la colonisation. Elles sont

profondément pénétrées par les situations et les expériences personnelles.

On a coutume chez les évêques d’opposer la position favorable à

l’indépendance de l’archevêque d’Alger Mgr Duval et celle de l’évêque

d’Oran, Mgr Lacaste 52 favorable au maintien de la présence française. L’un

et l’autre ont été nommés évêques, alors qu’ils appartiennent à des diocèses

métropolitains, celui d’Annecy pour Duval, celui de Bayonne pour Lacaste.

Ils sont de la même génération, née autour de 1900, et ont reçu une

formation classique dans les séminaires de leur diocèse, complétée pour

Léon Duval par un doctorat de théologie à Rome. Pourtant, leur évolution

en Algérie se révèle très différente. Le premier a été évêque de Constantine

avant d’être appelé à l’archevêché d’Alger en février 1954. Malgré sa

prudence et le ton mesuré de ses propos, surtout quand il aborde la

dimension proprement politique en public, ses prises de position lui valent

d’être parfois censuré par une partie de son clergé qui refuse de lire ses

déclarations en chaire ; à la fin de la guerre il est affublé par des partisans

de l’Algérie française du surnom de Mohammed Duval. À l’inverse,

Mgr Lacaste acquiert la réputation d’être aux côtés de la population

européenne de son diocèse, le plus européanisé d’Algérie, d’autant qu’il

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