21.07.2022 Views

LAlgérie catholique (XIXe - XXe siècles) (Oissila Saaidia)

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

d’« Arabe » ou de « Berbère » ne sont généralement pas détaillées ou très

différentes selon l’utilisateur. Je me trouve dans la position paradoxale de

reprendre des catégories dont je souligne la fragilité telle qu’elle apparaît

dans les sources.

Définir les populations ne relève pas simplement d’une préoccupation

taxinomique à ambition intellectuelle, mais traduit aussi une nécessité

pragmatique : leur gestion par les nouvelles autorités. L’autre défi pour les

militaires est de s’assurer du maintien de l’ordre et, par-là même, repérer les

sources potentielles de subversion. La principale fut décelée en l’islam. Ce

choix s’ancrait dans une réalité de la conquête dans la mesure où Abd el-

Kader en avait appelé au djihad pour résister à l’invasion française.

L’ennemi repéré, son contrôle s’imposait : on allait donc l’organiser et, pour

se faire, former des hommes acquis à la France.

La logique du nécessaire contrôle de l’islam devenait l’une des lignes

directrices de la politique coloniale en direction des musulmans.

La meilleure technique de contrôle s’avéra la mise sous tutelle

financière, notamment par la suppression des biens habous, bien de

mainmorte. C’est pourquoi, les spoliations de terres furent nombreuses et

l’imposition du système de propriété privée du sol fut instaurée. Précisons

que la notion de propriété individuelle du sol, sans être inconnue, ne

relevait pas des mêmes mécanismes qu’en Europe. L’origine d’une des

principales confusions réside dans la terminologie : les terres ne sont pas

collectives, mais indivises ce qui n’est pas la même chose. Par ailleurs, il

convient, et cela a été fait, de distinguer les terres indivises qui sont

rattachées à la tribu des possessions privées. De plus, une partie des

parcelles était consacrée au budget du culte : les biens habous 12 .

Pour diminuer le pouvoir des tribus, ces terres destinées, entre autres, au

culte 13 furent incorporées au domaine public et livrées, pour partie, à la

colonisation. En échange, l’État français s’engageait à rétribuer le personnel

assurant le culte. L’introduction d’un nouveau rapport au sol de type

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!