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Nouvelles normalités Nouvelles pathologies Nouvelles ... - Psynem

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6° 6éme Congresso Congrès Européen Europeo de di Psicopatologia Psychopathologie dell’Infanzia de l’Enfance e et dell’Adolescenza<br />

de l’Adolescence<br />

Nuove <strong>Nouvelles</strong> normalità <strong>normalités</strong> Nuove <strong>Nouvelles</strong> patologie <strong>pathologies</strong> Nuove pratiche <strong>Nouvelles</strong> pratiques<br />

FRIDAY, May 6 WORKSHOPS<br />

Workshop 17 Troubles alimentaires<br />

HOSPITALISATION DES PATIENTS ANOREXIQUES :<br />

«PARLER N’EST PAS MANGER… ET RÉCIPROQUEMENT ! »<br />

André Passelecq, Judith Dereau Uccle, (Bruxelles - BE)<br />

accompagnante, soit un local à part dans les cas<br />

gravissimes, nourrit parfois à la petite cuiller ou au<br />

canard!), peser les patientes deux fois par semaine,<br />

suivi d’un entretien systématique et puis on<br />

ne parle plus d’alimentation, ceci pour éviter de<br />

répéter ce qui se passe à la maison, c’est-à-dire<br />

que tout finit par tourner autour de l’alimentation,<br />

permettant bien sûr inconsciemment, de distraire<br />

les familles d’éventuels deuils ou tensions de<br />

couple ou familiales.<br />

La diététicienne supervise l’équipe d’infirmières<br />

sur le plan technico-diététique et rencontre<br />

ponctuellement les patients pour leur donner des<br />

instructions détaillées quant au contenu quantitatif<br />

et qualitatif des repas. Dans la majorité des<br />

cas, nous sommes obligés de démarrer par une<br />

alimentation semi-liquide toujours per os, vu la<br />

gravité des cas (ces jeunes ne mangeant plus que<br />

deux ou trois cent calories par jour), ajoutant dès<br />

que possible dans le menu des aliments solides.<br />

En fin de séjour elle dressera avec ces jeunes un<br />

plan alimentaire qu’ils emporteront chez eux.<br />

La kinésithérapeute voit les patients tout au<br />

long de leur séjour, et le travail autour du corps<br />

consistera dans un premier temps en des massages<br />

lorsque le poids est extrêmement bas (par<br />

exemple 28 ou 29 kg). Ce travail autour du corps<br />

évolue avec la prise de poids, partant d’une approche<br />

du réel du corps « en douceur » et allant<br />

vers un travail devant le miroir, qui touche plus<br />

alors à la dimension plus imaginaire du corps.<br />

Au niveau du symbolique, il y a dans notre dispositif<br />

de soins, à la fois des entretiens individuels<br />

(de l’ordre de deux fois par semaine) et familiaux<br />

(environ une fois tous les 10 jours), pris en charge<br />

par des psychothérapeutes individuels et familiaux.<br />

Il y a également des groupes de paroles<br />

avec les jeunes, et bien sûr tous les moments plus<br />

informels où la parole peut et doit circuler. Il s’agit<br />

243<br />

donc de traiter le symptôme aussi par la parole,<br />

et permettre ainsi progressivement à l’adolescent<br />

d’accéder à un début de symbolisation.<br />

Au niveau de l’imaginaire, le service d’animations<br />

et d’activités thérapeutiques de la clinique<br />

propose des ateliers variés (théâtre, improvisation,<br />

peinture, musique,…). Ces médias permettent un<br />

réinvestissement psychique ailleurs qu’autour du<br />

symptôme, et jouent surtout un rôle dans la restauration<br />

narcissique indispensable, fondement<br />

essentiel pour rendre « moins nécessaire » le<br />

symptôme anorexique.<br />

Une certaine scolarité est maintenue, dans une<br />

école située à l’intérieur de l’hôpital : celle-ci sera<br />

plutôt freinée que trop soutenue avec ces jeunes<br />

patients.<br />

Il revient au psychiatre d’articuler ces trois<br />

axes (réel-symbolique-imaginaire), en particulier<br />

lors des réunions cliniques, afin d’en permettre<br />

le nouage, ce qui a « de facto » des effets sur<br />

la « construction psychique » des jeunes patients.<br />

Ne pas s’imposer ce travail d’articulation<br />

en équipe est le risque majeur de ces prises en<br />

charge. L’exemple en est le psychothérapeute<br />

qui témoigne de la « supposée avancée » du<br />

travail élaboratif, alors que le patient ne prend<br />

pas de poids, voire en perd. Perdre de vue ce<br />

paramètre, participe à maintenir le déni à l’œuvre<br />

dans ces maladies : il témoigne surtout d’une<br />

méconnaissance du fonctionnement psychique<br />

de ces jeunes patients.<br />

La question du père dans l’anorexie est classique<br />

: père assez présent que pour ne pas être forclos,<br />

mais père inconsistant, incapable d’autorité,<br />

incapable de s’opposer à sa fille (ou à sa femme),<br />

incapable de leur dire non : « elles ont faim de<br />

père, dit Pierre Male ».<br />

Dès lors, comment réintroduire du père ? du

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