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6° 6éme Congresso Congrès Européen Europeo de di Psicopatologia Psychopathologie dell’Infanzia de l’Enfance e et dell’Adolescenza
de l’Adolescence
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FRIDAY, May 6 WORKSHOPS
Workshop 17 Troubles alimentaires
HOSPITALISATION DES PATIENTS ANOREXIQUES :
«PARLER N’EST PAS MANGER… ET RÉCIPROQUEMENT ! »
André Passelecq, Judith Dereau Uccle, (Bruxelles - BE)
père réel bien sûr mais aussi du père symbolique,
de de la loi symbolique, du « Nom du père », dans
nos prises en charge ? Tout d’abord par l’usage
d’un contrat de poids, mais aussi par un travail
intensif avec les familles.
Le contrat de poids, comme nous l’utilisons, va
permettre de suppléer à la faiblesse de la fonction
paternelle, introduire un tiers médiateur et
exercer une fonction pare-excitante : en tant que
contrainte externe, il soulage et fait contre-poids
aux contraintes internes du sujet. Imposer à ces
jeunes ce qu’ils ne peuvent pas se permettre spontanément,
paradoxalement, produit un effet de
liberté. De par son invariabilité (comme l’écrivent
Jeammet et Corcos), ce contrat assure au patient
une fonction de protection, car il est indépendant
des désirs de chacun. Il exige cependant la fiabilité
absolue des soignants. Enfin, il permet de
créer un espace propre pour le patient. Ce contrat
fonctionne comme objet séparateur, permettant
aux symptômes anorexiques de ne plus occuper
cette fonction séparatrice. En étant garant d’une
parole qui tienne enfin !, il va permettre le passage
progressif du symptôme centré sur le corps, à
une demande symbolique qui pourra s’élaborer
et s’adresser à un autre. Il s’agit donc bien d’un
soutien à une requalification de la parole, dans
ces familles où la parole, justement, ne « tient »
pas. Le corps ainsi délesté de cette mission, ne
sera plus investi comme rempart ultime de la
différenciation par rapport à l’autre.
Dans notre service, c’est donc le psychiatre,
et non le médecin somaticien, qui fixe le contrat
de poids en préadmission. Celui-ci est défini lors
d’un ou de plusieurs entretiens de préadmission :
ni trop bas, lorsque le patient est jeune, ni trop
haut pour ne pas viser un idéal, qui est, dans
ces pathologies, ravageur et en miroir avec le
fonctionnement de ces jeunes. Plus le patient est
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jeune, plus nous devons fixer la barre très haut, vu
le risque rapide de chronification.
Notre cadre thérapeutique, avec ses règles, ses
limites et ses interdits est également essentiel
dans la réintroduction d’une fonction paternelle
qui a tant manqué à ces jeunes.
Le travail avec les familles est tout aussi indispensable
comme lieu de médiation dans un premier
temps. Nous veillerons à rassurer et soutenir
le père de la réalité dans sa place de représentant
de la loi, de fonction tierce dans ces systèmes
souvent confus. A titre d’exemple, nous savons
que 2 ou 3 kg avant le poids convenu pour la fin
d’hospitalisation, les jeunes vont vouloir sortir,
soit en force, ou en finesse (culpabilisation des
parents, etc.) et le travail avec les familles nous
permet souvent dès la première rencontre de
travailler ce à quoi nous allons assister presqu’immanquablement.
Enoncer la fonction protectrice du symptôme
sur l’homéostasie familiale, historiser celle-ci, cela
est indispensable aussi.
Nous avons décidé de ne pas pratiquer la séparation
au sens du réel de la séparation, et encore
moins l’isolement, tant il nous semble tout à fait
possible d’aborder autrement la question de la
« fusion » parent-enfant, essentiellement mèrefille,
qu’en les séparant drastiquement l’une de
l’autre. Nous abordons les choses par le concept
de la différenciation-individuation plutôt que par
la séparation. Car c’est bien dans l’archaïque,
temps chronologiquement repérable, que prend
sa source la problématique anorexique, même si
elle n’éclot qu’à l’occasion de la puberté.
Nous posons comme à priori que la séparation
de ces jeunes par rapport à leur mère n’est pas
réalisée bien sûr, mais l’individuation-différentiation
non plus. Nous avons donc à les aider à