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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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ce tombeau, des séances de possession (hadra) qui attirent un nombre très important de<br />

visiteurs. Pendant ces séances, tout se joue sur la piste <strong>et</strong> dans la salle contenant les dépouilles<br />

des saints. Chaque visiteur doit se rendre dans c<strong>et</strong>te dernière salle, pour implorer<br />

l’intercession des saints, mais surtout pour faire aumône de quelques dinars ou bonbons. Il y a<br />

toujours une vieille dame qui peut paraître quelconque mais est, en réalité, une descendante<br />

chargée en baraka. Celle-ci n’hésite pas à intercéder auprès de ses ancêtres <strong>et</strong> de Dieu en<br />

échange d’un peu d’argent. Au marabout de Sidi Ali ben Aoun, la salle où les séances de<br />

possession ont lieu est juxtaposée à celle des tombes. S’y trouvent de très belles lampes que<br />

l’on dirait composées de cristal. On trouve également de nombreux cadres comportant des<br />

photos de mosquées ou encore des vers<strong>et</strong>s du Coran.<br />

Les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes. Tout comme les hommes, elles<br />

ont un espace qui leur est réservé. Cependant, il y règne une grande promiscuité. Avant<br />

chaque visite dans un marabout, que c<strong>et</strong>te visite soit personnelle ou collective, la personne est<br />

tenue de s’être débarrassée de toute souillure, sinon elle risque de perturber le déroulement<br />

des cérémonies <strong>et</strong> attirer quelques esprits indésirables <strong>et</strong> difficiles à maîtriser.<br />

Des volutes d’encens <strong>et</strong> la préparation du thé parfument l’atmosphère. Entre les hommes <strong>et</strong><br />

les femmes, adossés aux murs, se trouvent les joueurs de bindīr, c<strong>et</strong>te percussion arabe<br />

traditionnelle utilisée lors des cérémonies religieuses. Elle est de forme cylindrique. La<br />

hauteur de la percussion est plus ou moins importante mais elle ne dépasse jamais la dizaine<br />

de centimètres. Elle est recouverte d’une peau de chèvre que l’on tend régulièrement au-<br />

dessus d’un feu de bois, brindilles, feuilles de palmier ou cactus de barbarie 1 .<br />

Sidi Ali ben Aoun avait également une fille très belle qui s’appelait Chebla. Le bāy entendit parler de sa beauté.<br />

Il demanda sa main à Sidi Ali ben Aoun. Sidi Ali ben Aoun refusa alors le bāy l’emprisonna <strong>et</strong> lui dit : “je ne te<br />

libèrerai qu’à une seule condition. L’ânesse du vizir doit donner un ânon identique à ton âne !” Le lendemain<br />

matin, en se réveillant, le bāy trouva l’âne de Sidi Ali ben Aoun avec l’ânesse du vizir <strong>et</strong> un ânon identique à<br />

l’âne. Le bāy libéra ben Aoun mais insista pour son mariage. Sidi Ali ben Aoun le laissa faire. Lors de la nuit de<br />

noce, au moment de consommer le mariage, le bāy s’approcha de Chebla <strong>et</strong> se transforma en femme. Chebla<br />

éclata de rire <strong>et</strong> chanta : “touche-toi ! touche-toi ! Ton temps est passé !” Le bāy pleura <strong>et</strong> demanda pardon à Sidi<br />

Ali ben Aoun qui lui pardonna.<br />

1 L’autre percussion traditionnelle très répandue dans la région est la darbūka. L’extrémité de c<strong>et</strong>te percussion<br />

qui sert au tambourinement des mains se compose d’un p<strong>et</strong>it coffre de terre cuite sur lequel est tendue une peau<br />

de chèvre. La caisse de résonance se resserre p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it pour laisser place à un cylindre plus ou moins grand,<br />

mais dont la longueur varie généralement entre vingt centimètres <strong>et</strong> soixante centimètres, <strong>et</strong> le diamètre, assez<br />

étroit, excède rarement les dix centimètres. La darbūka, contrairement au bindīr, est plutôt utilisée dans des<br />

cérémonies profanes que dans les pèlerinages aux saints ou les autres commémorations religieuses plus<br />

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