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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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avons observé Mohsen en train de pleurer <strong>et</strong> de rire nerveusement. Nous lui avons demandé<br />

pourquoi, il nous a répondu que ces chants parlaient de sa propre vie <strong>et</strong> des épreuves qu’il<br />

était en train de traverser. De même, lorsque nous avons traduit ces chants, nous avons surpris<br />

Belgacem se laisser aller à l’émotion. Nous lui avons demandé pourquoi, il nous a répondu<br />

qu’il s’agissait de chansons rūhānī, de chansons qui nous touchent, qui ne peuvent laisser<br />

insensibles. Puis nous avons observé combien les enregistrements que nous avions effectués<br />

avaient du succès auprès des initiés. Tous voulaient se procurer des copies de ces cass<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong><br />

Mohsen nous a dit que, sur le marché, nous pouvions en tirer un très bon prix (une cass<strong>et</strong>te =<br />

une journée de travail d’un homme ordinaire(.<br />

Ces chants nous perm<strong>et</strong>tent de voir comment sont interprétées les expressions maraboutiques,<br />

<strong>et</strong> plus particulièrement les modalités de l’initiation, ailleurs qu’à Bir El Haffey, ailleurs que<br />

dans la famille Akrimi ou celle proche de Rabah – même si les membres de l’assistance<br />

étaient essentiellement composés de membres de la famille Tlill, éloignés de notre<br />

informateur principal. De plus, il nous en apprendront davantage sur ces familles bien que<br />

nous situant sur des terres éloignées <strong>et</strong> nous pourrons ainsi nous apercevoir qu’il n’était pas<br />

inintéressant d’accorder de l’importance aux familles en question depuis le début de c<strong>et</strong>te<br />

étude <strong>et</strong> de tenter de prendre du recul par rapport à leur quotidien. Mais, nous trouvant dans<br />

des contrées éloignées, nous seront tout de même poursuivis par les figures <strong>et</strong> les traits de<br />

caractères principaux de la famille Akrimi <strong>et</strong> de la famille des Tlill, notamment des ancêtres<br />

de Rabah.<br />

Ces chants furent enregistrés lors du zārda de Sidi Abdérahim d’Om El Ksab à la fin<br />

mars 2003. Nous avons décrit en partie déjà le déroulement de ces soirées <strong>et</strong> les dhikr qui<br />

avaient lieu au sein de l’assistance, dans le but de voir l’émanation de la baraka sur leurs<br />

visages (section que nous avons consacrée à l’initiation de Mohsen. Cf. partie II, chapitre IV,<br />

6). Nous nous sommes rendus dans la maison du shaikh de Mohsen. Mohsen y allait pour<br />

monter en puissance. Voilà une partie de la description que nous avons effectuée sur le<br />

déroulement des évènements <strong>et</strong> leur montée en intensité. Nous noterons que le moment où les<br />

chants débutèrent peut apparaître comme profane aux yeux de l’observateur aguerri :<br />

On arrive à la maison du shaikh Sidi Ali. Quelques hommes sont présents dont un imam<br />

nommé Sidi Belgacem. L’extérieur de la maison est couvert de sable, quelques drapeaux,<br />

rouges <strong>et</strong> roses, jaunes <strong>et</strong> verts, flottent. Le shaikh nous embrasse sur la bouche. Nous lui<br />

apportons nos cadeaux. Une chèvre offerte par Mohamed ben Qaddour [un de nos<br />

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