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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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sanctuaires de sa famille (celui de Sidi Jabala 1 (, il demanda à s’arrêter. Il descendit de la<br />

voiture, fit quelques pas, <strong>et</strong> commença à échanger avec des personnages invisibles. Il mimait<br />

des gestes dans le vide <strong>et</strong> demanda à Mohsen d’en faire autant.<br />

Ethn _ Tu es sorti de la voiture <strong>et</strong> tu as demandé à Mohsen de le faire également.<br />

Rabah _ La garde nationale, invisible, nous regardait pour nous donner le laissez-passer. C<strong>et</strong><br />

endroit est un centre dans lequel on s’arrête pour prendre l’ordre de mission <strong>et</strong> laisser des<br />

messages. Pour qu’on ait pas de difficultés dans nos visites. Sidi Ali 2 devait nous trouver,<br />

Mohsen, Rabah, sains <strong>et</strong> saufs car si on avait un mauvais contact avec le shaikh, il ne pouvait<br />

pas prendre nos efforts <strong>et</strong> il aurait voulu nous donner une main d’aide. Là, on a pu augmenter<br />

nos efforts avec Sidi Ali. Mes mains d’aide, mes efforts, je les ai laissés chez ma garde<br />

nationale pour que lorsque je demande au shaikh une aide, il trouve que je n’ai rien <strong>et</strong> que je<br />

suis dans le besoin. A ce moment j’ai peur d’avoir un mauvais contact avec lui. Mais j’ai fait<br />

travailler mon esprit <strong>et</strong> laisser mon travail à ce centre, Mohsen aussi. Il y avait quelqu’un,<br />

debout, un invisible, qui m’a tendu la main <strong>et</strong> donner quelque chose. Je lui ai donné mes<br />

efforts. C’est la première fois que Mohsen voit c<strong>et</strong>te chose-là avec ses yeux.<br />

Ethn _ C<strong>et</strong>te garde nationale, c’est des rūhānī ?<br />

Rabah _ Je ne peux pas expliquer ça.<br />

A force de questions, de nombreux mois après c<strong>et</strong> événement, il nous dit qu’il avait menti.<br />

Alors qu’auparavant, il nous expliquait que ces invisibles-là constituaient une garde nationale<br />

chargée de garder sa baraka. Or, c<strong>et</strong>te garde nationale était belle <strong>et</strong> bien une immense<br />

métaphore du rôle des djinn. Elle était censée maintenir la paix (sain <strong>et</strong> sauf) entre lui <strong>et</strong> le<br />

shaikh )le représentant de la communauté d’une région étrangère( qui allait le recevoir. Il<br />

s’agissait d’une main visible telle celle qui a lieu dans les sociétés décrites par Marcel Mauss,<br />

bien que très différentes de celles organisées à partir du maraboutisme, plus particulièrement<br />

de la baraka : « […] peut-on contraindre par ruse, par magie ou par rhétorique, à donner. On<br />

ne peut à proprement parler, ni extorquer par la violence brute ni tirer avantage d’un échange<br />

bilatéral rationnel. Si les hommes de la Kula s’opposent individuellement entre eux, note A.<br />

Weiner, c’est en définitive “pour acquérir des partenaires déterminés ou des ‘amis’ comme ils<br />

1 R<strong>et</strong>enons que peut-être ce sanctuaire n’est pas insignifiant pour la suite de c<strong>et</strong>te histoire. Car la réelle<br />

r<strong>et</strong>ranscription du nom de ce marabout est : sīdī djāballāh, djāb signifiant apporter, <strong>et</strong> Allāh, bien entendu, Dieu.<br />

Précisions nécessaires pour la poursuite de c<strong>et</strong>te anecdote.<br />

2 Le shaikh de Mohsen chez qui nous allions nous rendre un peu plus tard. Cf. partie II, chapitre IV, 6.<br />

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