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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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ANNEXES<br />

1 Entr<strong>et</strong>ien inaugural avec Rabah (accompagné de sa généalogie mythique)<br />

Lors de ma rencontre avec le terrain, une personne proche de ma famille <strong>et</strong><br />

prénommée Rabah me fut présentée par l’intermédiaire de mon oncle. La première fois que je<br />

me rendis chez Rabah, je ne savais pas du tout en quoi consistait sa pratique. Il prit une feuille<br />

<strong>et</strong> me demanda mon nom ainsi que celui de ma mère. Il les écrivit. A partir de là, il fit des<br />

calculs. Grâce à ces calculs, il trouva mon numéro, le chiffre 1. Ensuite, il prit les jours de la<br />

semaine <strong>et</strong> en tira mes caractéristiques. Il me dit que mon jour était celui du dimanche, que le<br />

mardi était celui de la maladie, que le mercredi était celui de la pensée, les autres du repos.<br />

C<strong>et</strong>te personne, je voulais la connaître, elle m’apprit qui j’étais. Puis, je pensais au jour où je<br />

fût touché, d’un seul coup, par la maladie : c’était un mardi. Rabah me dit de lui raconter c<strong>et</strong><br />

épisode, je lui précisais les causes, les circonstances, les eff<strong>et</strong>s de ce que l’occident nommait<br />

décompensation psychique. La cigar<strong>et</strong>te, le thé, revenir sur des évènements douloureux me<br />

nouèrent l’estomac. Rabah me dit qu’il allait me guérir. Je ressentis une violente nausée. Je<br />

sortis vomir. Rabah me dit qu’il voulait me revoir le lendemain, lorsque je me sentirais mieux.<br />

Nous nous y sommes rendus, mon oncle <strong>et</strong> moi. Lors de c<strong>et</strong>te soirée où nous avons discuté, je<br />

m’aperçus que j’intriguais c<strong>et</strong>te personne. Souvent, Rabah décidait de me rendre visite, à<br />

l’improviste. Il me donnait des conseils, me disait quel comportement adopter avec certains<br />

membres de ma famille, dont je devais me rapprocher, ceux que je devais éviter. Il disais qu’il<br />

me considérait comme son frère. J’étais très agacé. Je passais le message à mon oncle. Je<br />

décidais de ne plus travailler avec Rabah.<br />

Deux mois après, je le rencontrais sur le chemin qui mène au souk. Il me demanda pourquoi<br />

je ne venais plus lui rendre visite. Je ne sus que répondre. Je lui dis que je n’étais pas habitué<br />

à tant d’attention. « Inshā’ Allāh je te rendrai visite. Je sais pas ! »<br />

Peu de temps s’était écoulé entre c<strong>et</strong>te rencontre <strong>et</strong> une entrevue où je me plaignais à<br />

Belgacem de mon manque de compréhension des nuances qu’il peut y avoir entre le don <strong>et</strong> la<br />

baraka. La baraka, est-ce le don ? Depuis mon arrivée, je ne rencontrais que des mabrūk <strong>et</strong><br />

aucune personne que je pouvais qualifier comme détentrice d’un don du point de vue d’une<br />

perspective occidentale. Belgacem me dit que Rabah avait le don. Dans un élan<br />

d’opportunisme, je demandai à mon professeur <strong>et</strong> camarade si nous pouvions aller lui rendre<br />

visite.<br />

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