26.06.2013 Views

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Une chose que nous ne pouvons ni décrire ni exprimer / Une chose que nous ne pouvons ni décrire<br />

ni énumérer / Un océan d’invisibles / C<strong>et</strong>te mer débordante / Ne peut être franchie que par des<br />

paquebots<br />

Eh tendre Abâss / Toi qui vaincra avec facilité / Laisse arriver ce qui arrivera / Il y aura beaucoup<br />

de soldats / Un cavalier avec fusil <strong>et</strong> épée / En uniforme militaire<br />

Tout ce que vous demandez vous est accordé / De la richesse de Dieu / De la richesse de Dieu<br />

vous vivez / Des forces de serviteurs [des djinn <strong>et</strong> des postulants à la baraka] / Il n’y a rien chez<br />

vous de caché / D’Al Ougla jusqu’à Kasserine<br />

Oh quel malheur ! Je deviendrais un militaire / Devant moi de nombreux dangers<br />

L’introduction du chant débute par : « les hommes, organisez une hadra ». C<strong>et</strong>te introduction,<br />

qui précise le sexe de l’assemblée, nous indique que le but qui réunit les hommes à ce<br />

moment est d’une nature différente de celle de la possession, obj<strong>et</strong> central des chants qui<br />

précèdent. Un autre élément peut également nous perm<strong>et</strong>tre d’effectuer une telle<br />

interprétation. Il s’agit de la référence qui est faite aux percussions, les bindīr. Ces<br />

percussions, très utilisées lors de certaines cérémonies, notamment celles de la hadra, pour<br />

déclencher les eff<strong>et</strong>s de la transe des hommes ou les possessions des femmes, semblent nous<br />

indiquer que nous nous situons au début du tableau dressé dans un espace destiné à dépasser<br />

les eff<strong>et</strong>s indésirables de la possession, notamment en créant une distance avec la population<br />

de djinn, la population féminine. Le joug recherché par les hommes paraît être beaucoup plus<br />

prestigieux (Cf. nos analyses sur la transe <strong>et</strong> la possession, partie II, chapitre III, 2). Mais cela<br />

ne signifie pas que la population féminine est définitivement reléguée à un second plan. Les<br />

excès qui peuvent caractériser certaines cérémonies de hadra, de n’importe quelle nature,<br />

semblent également être ceux qui sont recherchés par le narrateur (« Les hommes, organisez<br />

une hadra / provoquant un enivrement »). C<strong>et</strong> aspect du début de ce chant est renforcé par la<br />

référence aux djinn. Il nous semble à ce moment que le narrateur affiche publiquement ses<br />

prétentions. Il est à la recherche d’un maître dont il aimerait reproduire l’exemple. D’un<br />

maître qui a réussi a maîtriser les invisibles, ses femmes, <strong>et</strong> pourquoi pas ses terres ?<br />

Car les djinn accompagnent les figures ancestrales de la terre dont il est question, à savoir<br />

celle de Bir El Haffey. Ils accompagnent Jédi Ali <strong>et</strong> sa fille, servilement. C’est pour cela que<br />

ce vieux – <strong>et</strong> même sa fille – forcent le respect. Ils ont réussi à maîtriser l’innommable. Nous<br />

pourrions également ajouter que, si le narrateur qualifie c<strong>et</strong>te terre de « majestueuse », ce<br />

290

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!