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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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théorie de la maladie/élection, à savoir que la connaissance du don se fait lors d’un<br />

basculement de l’individu autour d’un obj<strong>et</strong> : l’œil. L’œil, c’est celui des autres, des membres<br />

de sa famille plus ou moins proche, de son clan, mais aussi celui de ses ancêtres, de la<br />

mémoire du groupe mais également aussi celui d’ennemis. Ces considérations nous amènent<br />

forcément à nous demander ce qu’il y a avant la maladie <strong>et</strong> ce qu’il y a après. C’est auprès de<br />

nos proches, à force de les observer, que nous en sommes venus à tirer certaines conclusions.<br />

Ces conclusions nous laissent penser que le don est une faculté mise en œuvre, non seulement<br />

chez celui qui est doué, mais, également chez les personnes qui le côtoient (car une personne<br />

est jugée douée uniquement parce qu’elle est reconnue comme telle( pour pouvoir maintenir<br />

la cohésion du groupe.<br />

La famille des Akrimi n’est pas comme celle des Tlill ou encore d’autres de la région.<br />

Un jour, nous étions en entr<strong>et</strong>ien avec Rabah quand celui-ci nous posa une question : quelle<br />

est la différence entre sa famille <strong>et</strong> la nôtre ? Rabah nous m<strong>et</strong>tait sur la piste en nous précisant<br />

que ce qui se passait entre lui <strong>et</strong> nous aurait été impossible s’il avait appartenu aux Akrimi,<br />

notamment ceux qui descendent de Salah. Presque aucune communication n’a lieu entre les<br />

membres de générations différentes. Imaginer qu’on puisse se trouver autour d’un thé, entre<br />

hommes, à recevoir des invités <strong>et</strong> à transm<strong>et</strong>tre un enseignement ne peut se passer. Oui, les<br />

jeunes générations côtoieront facilement les femmes qui sont leurs tantes, leurs grands-mères,<br />

plus difficilement leurs cousines, <strong>et</strong> avec elles, échangeront. Mais les hommes pourront<br />

paraître bien invisibles. Belgacem, notre traducteur, nous fera également remarquer ce fait,<br />

bien qu’étant issu de la famille Akrimi, mais cependant un peu plus éloigné que le noyau<br />

central que nous avons présenté dans la généalogie concernant notre famille proche. A la suite<br />

d’une de nos entrevues, je notai ces observations :<br />

Dans le système de parenté arabe, je suis fils de Abdallah ben Khidiri ben Abdelhafidh ben<br />

Mohammed ben Salah. Mohamed ben Salah également nommé Jédi ben Salah. Mohamed ben<br />

Salah, mon arrière arrière grand-père était également un mabrūk. Il était capable de guérison,<br />

de miracles. Une grande amitié le liait avec Sidi Abdesalam, un grand saint de la ville de<br />

Gafsa. Jédi, ou Sidi ben Salah faisait partie, en son temps, des nomades. En ce temps, les gens<br />

étaient contre la propriété privée.<br />

[…] Pour en revenir à Mohamed ben Salah, on dit que tous ses descendants sont protégés par<br />

sa baraka. Qu’on ne peut les attaquer sans être à son tour accablé par le sort. Mais, depuis que<br />

je suis ici, j’entends souvent dire que c<strong>et</strong>te famille dont je fais partie est très spéciale,<br />

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