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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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ou plus personnelles ou encore une certaine science qui est pour les populations arabes<br />

considérée comme un don de Dieu. Mais, à vrai dire, rares sont ces personnes. Peut-être<br />

choisissent-elles de ne pas en parler, de peur de perdre le peu de baraka qu’elles possèdent.<br />

Car maîtriser les djinn ou n’avoir qu’un quart de leur pouvoir, c’est être doté en baraka.<br />

D’ailleurs les marabouts sont les seules personnes à pouvoir éviter le feu de ces êtres.<br />

Cependant – <strong>et</strong> là le problème se corse <strong>et</strong> devient plus intéressant puisque nous nous trouvons<br />

hors du champ de la morale <strong>et</strong> de la doctrine religieuse – Rabah nous informera du contraire :<br />

certaines personnes peuvent être parfaitement pieuses <strong>et</strong> être dépourvues de pouvoir alors<br />

qu’un véritable voleur, brigand ou charlatan peut-être doté. Souvent, notre informateur nous<br />

disait que les réponses qu’il nous donnait pouvaient parfois se contredire mais que la<br />

signification finale était la même. Aucune réponse ne peut être claire, à l’image du parcours<br />

de ces hommes marabouts dits mabrūk ou marabout dits ‘arrāf, car nous ne savons pas encore<br />

ce qui distingue ces deux identités.<br />

3. Après le passage par la touche d’un djinn : le rūh-aniste (maître des esprits)<br />

Depuis le début de c<strong>et</strong>te partie <strong>et</strong>hnographique, nous nous apercevons qu’à chaque<br />

étape importante de la vie du guérisseur, la surnature, qu’il s’agisse d’ancêtres décédés ou de<br />

djinn, est toujours présente. Prenons l’exemple de Jamila. Elle est suj<strong>et</strong>te à la possession. Elle<br />

prit conscience de son élection <strong>et</strong> résolut en partie ses atteintes physiques au moment où son<br />

grand-père décédé vint la doter d’un nouveau langage. Nous pouvons également évoquer le<br />

cas de notre tante. Elle descend de Jédi Ali. Peut-être que l’al-’adhā ou l’état d’ambiguïté )al-<br />

libsu <strong>et</strong> al-’iltibās) dans lequel elle se trouve est un probable signe de sa future élection. De<br />

plus nous avons appris que la majeure partie des descendants de notre arrière-grand-père<br />

paternel présentent tous ces signes de la condition maraboutique. Toutefois, restons pour le<br />

moment prudent. Parfois l’interprétation peut nous éloigner de la réalité <strong>et</strong> nous pousser à<br />

voir, comme nous l’avons précisé plus haut, dans chaque signe de maladie une élection à<br />

venir.<br />

Pour mieux comprendre ce problème, nous allons une nouvelle fois nous r<strong>et</strong>ourner vers le<br />

spécialiste Rabah. Nous utilisons le terme spécialiste car Rabah semble avoir atteint, par le<br />

biais des explications qu’il nous donne, mais aussi par sa généalogie, une condition jugée par<br />

son environnement comme supérieure. C<strong>et</strong>te condition se matérialise par un fait qui est à lui<br />

seul très parlant : Rabah est capable de faire mourir les djinn. Il n’est pas suj<strong>et</strong> à leurs<br />

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