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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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quatre familles 2 . La plus importante est la famille des Akrim 3 . A elle seule elle représente la<br />

moitié des habitants. Puis viennent les awlād Hajj, awlād Horchane, awlād Khalifa. Ces<br />

quatre familles appartiennent à la famille plus large des Hamama. D’après la Grande<br />

Encyclopédie, les « Hamama, essentiellement pasteurs, belliqueux <strong>et</strong> pillards, vont de la<br />

plaine de Guemouda [ancien nom de Sidi Bouzid], jusqu’aux monts de la Tunisie<br />

méridionale, des deux côtés de Gafsa, se heurtant aux montagnards berbères qui occupent ces<br />

montagnes de Tamerza à El-Ayacha. » 4 . C<strong>et</strong>te grande famille a longtemps dominé le territoire<br />

de Guemouda, actuellement gouvernorat de Sidi Bouzid.<br />

1 D’après les r<strong>et</strong>ranscriptions de l’Encyclopédie de l’Islam. Encyclopédie de l’Islam )1961-2005), Leiden : Brill.<br />

2 En débutant nos observations, nous avons opté pour le terme de tribu. Il nous paraissait tellement plus exotique.<br />

Mais l’exotisme n’étant pas d’une grande valeur scientifique, nous avons choisi de remplacer le terme tribu par<br />

ceux utilisés <strong>et</strong> conseillés par Jean Duvignaud dans sa magnifique étude sur un village du sud Tunisien, Chébika.<br />

Jean Duvignaud opta pour les termes familles <strong>et</strong> appartenances, qualifiant l’emploi du terme de tribu pour<br />

l’Afrique du Nord de confusion. C<strong>et</strong> auteur précise que le « terme de tribu répond à la volonté d’ordonner les<br />

faits humains non européens selon le modèle de la prétendue famille patriarcale biblique, parce que ces faits, par<br />

leur pittoresque tant que par leur étrang<strong>et</strong>é, évoquent certains traits plus ou moins mal traduits d’ailleurs <strong>et</strong><br />

empruntés aux récits hébraïques ». Jean Duvignaud (1991), Chébika suivi de R<strong>et</strong>our à Chébika 1990,<br />

Changements dans un village du Sud Tunisien. Paris : Plon, p. 110.<br />

Ce que nous avons nommé précisément tribu <strong>et</strong> que nous traduirons dorénavant, selon les recommandations de<br />

Jean Duvignaud, par famille, provient de la notion arabe de awlād qui se traduit réellement par « les fils<br />

d’untel ». Par exemple pour les Akrimi, on dit awlād Akrimi, les fils de l’ancêtre qui se nommait Akrim. Une<br />

personne qui descend de c<strong>et</strong> ancêtre dira que c’est une Akrimi, le « i » à la fin du nom signifiant dans la langue<br />

arabe l’appartenance ou un rapport de possession équivalent dans la langue française à la première personne du<br />

singulier.<br />

3 Ce que nous pouvons dire de particulier sur la famille des Akrimi c’est qu’ils sont très austères <strong>et</strong> assez sévères,<br />

contrairement à d’autres familles que nous avons pu fréquenter. Par exemple, les pères ne vont jamais côtoyer<br />

leurs enfants, de même entre frères. Les mères servent souvent de médiatrices entre les hommes de la famille.<br />

Cependant, les Akrimi sont réputés dans toute la Tunisie pour leur hospitalité, leur gentillesse <strong>et</strong> leur honnêt<strong>et</strong>é.<br />

Ils sont également jugés très fragiles. De même, un grand saint dont nous parlerons plus loin, le dénommé Sidi<br />

Ali ben Aoun, parlait de la famille des Akrimi comme étant le parfum des Hamama. Nous pouvons raconter une<br />

anecdote qui nous est arrivée lors d’une escapade à Tunis. Nous cherchions le chemin devant nous mener à un<br />

Institut de Recherche. Nous avons demandé à un commerçant de nous indiquer où se trouvait c<strong>et</strong> institut que<br />

nous ne trouvions pas. Après nous avoir indiqué le chemin, c<strong>et</strong> homme nous demanda de quelle région<br />

tunisienne nous étions originaires. Nous lui avons dit de Bir El Haffey. Nous lui avons précisé que nous<br />

appartenions à la famille Akrimi. Celui-ci nous a répondu que les Akrimi représentaient une des plus gentilles<br />

familles de la Tunisie.<br />

4 La Grande Encyclopédie. Paris : H. Lamirault <strong>et</strong> Cie.<br />

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