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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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notamment un des rôles attribués à la surnature que de les faire fonctionner. Ces femmes<br />

utilisent les propriétés de ces techniques de manière mécanique. Mais, il doit cependant<br />

subsister une autre explication car un autre élément peut encore r<strong>et</strong>enir notre attention :<br />

lorsque l’on confronte les généalogies de nos deux informatrices féminines, nous nous<br />

apercevons que les femmes des jeunes générations héritent généralement plus souvent que les<br />

hommes. Quelles explications fournir à c<strong>et</strong>te constatation ? Nous en avons une que nous<br />

pouvons soum<strong>et</strong>tre au lecteur <strong>et</strong> qui rejoint fortement celle que nous tentons d’apporter plus<br />

largement sur les rapports qui peuvent exister entre la notion d’œil <strong>et</strong> plus généralement de<br />

maladie élective <strong>et</strong> une crise de la transmission : pour cela, il nous faut une nouvelle fois faire<br />

reposer notre analyse sur le cas de Jamila, ce qui pourra constituer une transition avec nos<br />

analyses à venir sur la famille des Akrimi.<br />

Peut-être que Jamila était la seule personne disposée à recevoir un tel don, comme<br />

Fatma Zina dans sa cellule familiale )bien que ses sœurs auraient pu y prétendre, ce qu’elles<br />

n’ont pas fait(. Il suffit de constater l’influence de la figure de Fatma Zina à Bir El Haffey par<br />

rapport à celles de ses sœurs. Selon l’hypothèse de Richard Lioger, l’œil pourrait être le signe<br />

de la présence d’une sorte de trempe chez nos informatrices. Il en a fallu à Jamila pour rompre<br />

avec sa famille en se mariant à l’extérieur sans pour cela rompre avec une certaine<br />

caractéristique morale <strong>et</strong> intellectuelle de certains membres de sa famille : elle est l’héritière<br />

de Jédi Ali. Et, il en a fallu encore plus à Fatma Zina pour divorcer de deux maris afin de<br />

gagner son indépendance, notamment maraboutique, sans se rattacher à un quelconque<br />

membre de la famille Akrimi mais à un personnage extérieur : Sidi Mohamed Essalah, un<br />

magérien. La manière dont les prétendants à la baraka ont été sous-estimés lors de nos<br />

entrevues semblent confirmer c<strong>et</strong>te hypothèse.<br />

Certaines fois même, l’évolution qui a lieu dans la vie de ces femmes peut être concrétisée par<br />

un changement tout aussi remarquable <strong>et</strong> voulu par elles seules. En l’occurrence, Jamila<br />

choisit de changer de nom lorsqu’elle franchit le cap de l’élection : avant d’exercer, elle se<br />

prénommait comme nous le faisons depuis le début de c<strong>et</strong>te étude, Jamila : nom qui lui avait<br />

été donné par sa famille à sa naissance. Mais, depuis qu’elle exerce )environ neuf années à ce<br />

jour), elle ne se fait plus appeler par ce nom qui signifie en langue arabe « la beauté ». Elle a<br />

symboles que je ne comprends pas. La plupart d’ailleurs. Je connais beaucoup d’écrivains. Je ne comprends pas<br />

grand chose à leur sagacité. »<br />

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