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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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Ce schéma était le schéma qui nous manquait pour relater entièrement l’histoire de vie<br />

de Samantha. Celui qui provoqua la crise de l’élection. Crise qui intervient de manière<br />

beaucoup plus systématique chez nos informatrices que chez nos informateurs :<br />

premièrement, nous avons été amenés à comprendre, auprès de nos thérapeutes tunisiens, que<br />

la transmission du don a souvent lieu alors que la personne est régulièrement en proie à des<br />

états fébriles <strong>et</strong> est donc, par conséquent, amenée plus fréquemment à consulter des praticiens.<br />

Lors de ces visites fréquentes, elle peut faire l’obj<strong>et</strong> de dons <strong>et</strong> d’enseignements plus ou moins<br />

directs de la part du maître. Ces « ordres de mission » pouvant être représentés, de la même<br />

manière, par l’exemple de Samantha. Car Samantha explique son don par trois procédés<br />

différents : 1( l’origine divine. 2( L’origine biologique. 3( l’origine thérapeutique. C’est c<strong>et</strong>te<br />

dernière dimension qui nous intéresse plus particulièrement 1 car c’est elle qui s’avère la plus<br />

difficile à exprimer lorsque l’on ne dispose pas d’un matériau <strong>et</strong>hnographique conséquent.<br />

Lorsque Samantha frôla la mort, elle rencontra un magnétiseur qui était censé lui avoir laissée<br />

des « trucs ». Selon elle, ces « trucs » étaient l’une des causes de son don. De la même façon<br />

que le marabout tunisien peut donner des « ordres de missions » par la simple imposition,<br />

telles les passes magnétiques, de ses mains. C<strong>et</strong>te dimension de la transmission était très<br />

prégnante dans les généalogies de nos informatrices féminines tunisiennes, celle de Fatma<br />

Zina par exemple. Ce mode de transmission venait souvent pallier à une éducation<br />

maraboutique bien maigre, contrairement aux traditions des familles qui ont institutionnalisé<br />

la baraka. C’est à dire les lignées masculines.<br />

Une transmission du même type eut lieu une seconde fois dans l’histoire de vie de Samantha.<br />

C<strong>et</strong>te transmission d’ordre thérapeutique survint au moment où elle se fit transm<strong>et</strong>tre le<br />

chapel<strong>et</strong> de la grand-mère maternelle alors que celle-ci était au seuil de la mort <strong>et</strong> que<br />

Samantha tentait de la soulager par des passes magnétiques. A ce moment, les rôles furent<br />

inversés mais l’origine de la relation était identique. De plus, elle avait le privilège d’être<br />

aussi bien d’origine biologique )la lignée maternelle( que divine )le don de chapel<strong>et</strong>(.<br />

La seconde raison du contact privilégié des femmes avec c<strong>et</strong>te sphère d’activité<br />

provient d’un facteur sociologique. Alors que nous traitions de la stérilité de l’une de nos<br />

informatrices (évoquée auparavant), nous avons posé le problème que sa féminité pouvait être<br />

en danger. Au regard de notre matériau, nous pouvons dire que c<strong>et</strong>te menace sur sa féminité<br />

pouvait également constituer un danger pour son environnement, de la même manière que la<br />

1 Même si ces trois dimensions peuvent finalement s’entrecouper, se mêler <strong>et</strong> n’en faire qu’une.<br />

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