26.06.2013 Views

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

pour son odeur agréable. Ces ingrédients se consumèrent <strong>et</strong> laissèrent apparaître la fumée<br />

nommée bakhūr, semblable à de l’encens. Je regardai attentivement ses gestes, la manière dont<br />

elle tourna tout autour de la tombe pour charger l’atmosphère du marabout, pour, avec la<br />

lumière des bougies, rendre le tout vivant.<br />

A Bir El Haffey, le marabout de Jédi Ali est le seul monument historique. Il domine Bir El<br />

Haffey, faisant ainsi rejaillir sa baraka sur l’ensemble de la commune. Concernant ce type de<br />

bâtisse, Emile Dermengherm précise que « le terme le plus courant <strong>et</strong> la construction la plus<br />

normale est qoubba : une place cubique surmontée d’une coupole. Le cube semble<br />

correspondre symboliquement au monde terrestre, la sphère au monde céleste. » 1 Le ciel,<br />

dernière résidence de Jédi Ali. Sa bâtisse semble perm<strong>et</strong>tre la liaison des deux mondes par le<br />

biais de son corps. Lors des premières visites en ces lieux nous ne pouvions soupçonner ce<br />

qui se tramait. Premièrement le fait de se recueillir sur la tombe est moins un geste de respect<br />

qu’une volonté de bénéficier du fluide divin, en l’occurrence la baraka. Tout dans c<strong>et</strong>te unique<br />

pièce est empreint de ce sacré. Chaque millimètre de tissu est censé être imprégné de baraka.<br />

De la pierre, jaunie par la crasse ou le henné, qui sert à la préparation de la prière, à l’eau<br />

contenue dans une amphore, chaque visiteur peut bénéficier de l’aura du saint. Le plus<br />

troublant c’est que ces habitants précisent que Jédi Ali n’a pas été enterré dans ce tombeau.<br />

Mais plus au sud, à proximité de Douwara, après la ville de Gafsa. Le tombeau de Bir El<br />

Haffey a été bâti sur les lieux que fréquentait Jédi Ali lorsqu’il était de passage dans la région.<br />

D’après la légende il venait prier à c<strong>et</strong> endroit. La montagne lui perm<strong>et</strong>tait d’être plus proche<br />

de Dieu <strong>et</strong> d’entr’apercevoir tout ce qui se passait sur les terres de la région.<br />

D’après une note inscrite sur une pièce de marbre posée au-dessus de sa tombe, Jédi<br />

Ali aurait la filiation suivante : Ali ben (fils de) Abid ben Akrim ben Barek ben Hassain ben<br />

El Hussayn ben Ali ben Abi Taleb. Une ascendance prestigieuse puisque son aïeul n’est autre<br />

que Ali ben Abi Taleb, le gendre <strong>et</strong> neveu du prophète.<br />

1 Emile Dermenghem (1982), Le culte des saints dans l’Islam maghrébin. Paris : Editions Gallimard, p. 113. A<br />

Bir El Haffey, les habitants nomment la salle funéraire d’un marabout darīh ou kbar. La mosquée est quant à elle<br />

appelée djāma‘.<br />

« Il existe deux types principaux de mausolées : le mausolée circulaire en forme de tour, <strong>et</strong> le mausolée souvent<br />

plus grandiose, carré ou polygonal. Ces deux modèles sont couverts soit d’un dôme, soit d’un toit conique ou<br />

pyramidal. » Richard Ettinghausen )2002(, La création artistique, Art <strong>et</strong> architecture d’Islam, In Bernard Lewis,<br />

Le monde de l’Islam. Paris : Thames & Hudson, p. 86.<br />

54

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!