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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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I MÉTHODOLOGIE<br />

1. Pourquoi un tel proj<strong>et</strong> ?<br />

Après la première année de mon cursus universitaire, j’effectuais un séjour de<br />

quelques semaines, comme tous les ans à c<strong>et</strong>te époque, dans la ville d’origine de mon père.<br />

Lors de ce séjour, j’étais installé sur la terrasse de la maison paternelle <strong>et</strong> je me demandais ce<br />

que, concrètement, je pourrais tirer de mes études. J’avais la certitude que je m’investirai<br />

totalement dans un proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ce, afin de pouvoir un jour observer la vie quotidienne de ce<br />

milieu qui m’était totalement étranger. J’avais l’impression que ce que je voyais pendant ces<br />

vacances n’était pas la réalité de la société arabe. Il s’agissait d’une image que les membres de<br />

ma famille me proj<strong>et</strong>aient par gentillesse, par hospitalité. Je n’étais qu’un touriste. Un touriste<br />

qui préférait ne pas se lancer dans des excursions balnéaires afin d’assister aux cérémonies<br />

festives des mariages ayant lieu durant la période estivale. J’étais fasciné par les mouvements<br />

des mains des femmes lorsqu’elles dansaient, je me posais de nombreuses questions lorsque<br />

ces gestes étaient interrompus par les bagarres d’une assistance sous l’emprise de l’alcool.<br />

J’étais trop jeune pour entrevoir la complexité du caractère de la communauté de Bir El<br />

Haffey, c<strong>et</strong>te commune aux paysages quasi-désertiques <strong>et</strong> aux températures étouffantes. Ce<br />

séjour ne fut pas renouvelé durant les années qui suivirent.<br />

Après des études effectuées sur des voyantes lorraines, je nourrissais le désir d’approfondir<br />

mes travaux sur les croyances populaires, dans une société autre que la mienne. Je décidais de<br />

me rendre à nouveau en Tunisie. En 2001, Richard Lioger, mon superviseur depuis un long<br />

moment, me proposa d’entreprendre une recherche comparative entre les notions de don <strong>et</strong> de<br />

baraka )d’où le titre de notre étude(. Je ne connais pas la langue arabe. Je ne pratique pas la<br />

religion musulmane. Je n’ai jamais côtoyé des personnes d’origine maghrébine. J’avais donc<br />

tout à apprendre. Cela m’importait peu tant le besoin de partir se faisait ressentir. Je ne savais<br />

pas d’ailleurs si j’irais au bout de c<strong>et</strong>te aventure. Richard Lioger le devina. Je voulais me<br />

m<strong>et</strong>tre en péril.<br />

J’ai tenté, avec mes faibles moyens, de confronter ma personne <strong>et</strong> le savoir qu’elle est<br />

censée représenter, aux autres. Acte qui m’est naturellement difficile. Cependant, j’ai la n<strong>et</strong>te<br />

sensation que j’en suis sorti vainqueur. Depuis que je mène des entr<strong>et</strong>iens, je me rends compte<br />

que je me place dans une situation d’écoute qui peut s’avérer être un instant privilégié pour<br />

les personnes que je rencontre. Qui, à part l’<strong>et</strong>hnologue, peut faire preuve d’une telle<br />

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