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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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ont une autre opinion de c<strong>et</strong>te personne-là <strong>et</strong> pensent que c<strong>et</strong>te personne-là est une personne<br />

qui n’aime pas les gens, qui veut les éviter, qui ne veut pas avoir des contacts avec eux, il y a<br />

une différence entre les deux opinions.<br />

Mohamed Warrad évoque la figure de l’intellectuel, figure qui est la sienne car il est bercé<br />

depuis sa plus tendre enfance, dans les sciences religieuses. Nous lui avons posé c<strong>et</strong>te<br />

question après avoir constaté, à ce stade de nos investigations, que tous les praticiens du<br />

domaine qui nous intéresse étaient des gens solitaires, des personnes qui préféraient s’isoler,<br />

rompre avec une certaine attitude communautaire. Ces personnes doivent faire avec les<br />

sarcasmes de ceux qui les côtoient. Ces derniers peuvent être vexés. D’ailleurs, Jamila nous<br />

dira que les gens ont l’impression que celle-ci se considère comme meilleure qu’eux. Peut-<br />

être c<strong>et</strong>te impression étrange que leur laisse Jamila n’est pas à ignorer <strong>et</strong> ne doit pas renvoyer<br />

les personnes qui la côtoient dans une catégorie de personnes qui ne sont pas assez<br />

clairvoyantes <strong>et</strong> qui ne voient pas ce qui se passe. En fait, celles-ci sont toutes aussi<br />

clairvoyantes car, par c<strong>et</strong>te attitude, elles participent à leur désignation comme personne à<br />

part, ce stigmate renvoyant à la dotation en baraka <strong>et</strong> donc à l’élection. Le stigmate participe à<br />

l’efficacité. Cependant, à ce stade de l’analyse, r<strong>et</strong>enons plutôt les paroles de Mohamed<br />

Warrad <strong>et</strong> celles du prophète Mohamed : « la personne solitaire est une brebis galeuse ». Au<br />

niveau généalogique, elle est le maillon qui pose problème. « Se désintéresser de l’ascendance<br />

est mécréance » 1 écrit Jacques Berque )voir le cas d’Ahmed rapporté par Bertrand Hell(. Pour<br />

Jean Chevalier, « la solitude comporte des dangers, comme la montée obsédante des<br />

phantasmes, des souvenirs, des terreurs. Aussi, qui n’est pas maître de son imagination devra-<br />

t-il demander l’avis d’un conseiller averti, avant de s’exposer à ces combats incertains. » 2<br />

D’où la nécessité d’entreprendre une initiation ; l’apprentissage spirituel du maître viendra<br />

suppléer à la parenthèse du désintéressement de l’individu envers les siens, à la parenthèse de<br />

la période pré-élective.<br />

Entre ce que nous rapporte Bertrand Hell sur le culte des Gnawa <strong>et</strong> ce que nous allons<br />

rapporter à présent de l’étude de l’auteur Abdellah Hammoudi, nous pouvons envisager ces<br />

deux exemples comme les deux extrêmes entre lesquels se situent la norme chère à B.<br />

Malinowski, les deux extrêmes entre lesquels pourrait se situer le maraboutisme tunisien. Du<br />

rituel Gnawa où tout se centrerait sur la personne, au cas d’un soufi étudié par Abdellah<br />

1 Jacques Berque (1982), Ulémas, fondateurs, insurgés du Maghreb, 17 ème siècle. Paris : Sindbad, p. 29.<br />

2 Jean Chevalier (1996), Le Soufisme. Paris : PUF, p. 104.<br />

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