26.06.2013 Views

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Ethn _ Et le faire cuire ?<br />

Onc _ Non ! M<strong>et</strong>tre ce sach<strong>et</strong> au centre de l’intersection de trois routes. Donc dans une sorte<br />

de rond point. Ce sach<strong>et</strong> ne doit pas être mis à n’importe quelle heure.<br />

Ethn _ A quelle heure ?<br />

Onc _ D’après Mohamed, à minuit <strong>et</strong> demi.<br />

Mohamed nous quitte <strong>et</strong> revient avec un livre à la main, livre jauni par le temps <strong>et</strong> le climat. Il<br />

le tend à mon oncle.<br />

Ethn _ Qu’est-ce que ce livre ?<br />

Onc _ C’est un livre de sagacité.<br />

Ethn _ C’est de shaikh Dawoud ?<br />

Onc _ Non, pas shaikh Dawoud, c’est moi qui peut travailler avec shaikh Dawoud.<br />

Mohamed s’agite <strong>et</strong> tente de me faire comprendre quelque chose d’inscrit sur une feuille.<br />

Onc _ Regarde. C’est une autre technique pour la femme qui ne peut pas se marier. On prend<br />

un mélange de bakhūr. On m<strong>et</strong> le mélange dans un kānūn <strong>et</strong> on prend un tissu pour éparpiller<br />

la fumée. On agite pas le tissu dans n’importe quel sens. La femme qui veut être épousée doit<br />

l’agiter sept fois de gauche à droite, puis devant <strong>et</strong> non derrière. De c<strong>et</strong>te façon le djinn arrive.<br />

Là, la femme peut lui faire sa demande.<br />

Moh _ Après sept jours, un homme vient la demander en mariage.<br />

Mohamed <strong>et</strong> Rabah se placent dans des catégories de pratiques distinctes mais se situent sur<br />

un même axe <strong>et</strong> ont un obj<strong>et</strong> en commun. Ce que fait Mohamed, Rabah répugne à le faire. A<br />

chaque fois que nous avons interrogé notre informateur principal, ce dernier se faisait<br />

consulter par des clients qui désiraient avoir recours à la sorcellerie. Guérir les mauvaises<br />

règles d’une femme, il était d’accord. Mais faire travailler un mari fainéant <strong>et</strong> alcoolique était<br />

une demande qui le m<strong>et</strong>tait hors de lui. Mohamed <strong>et</strong> Rabah n’ont pas le même passé. Dans le<br />

cas de Mohamed, parler d’héritage est très risqué. Tout à chacun peut se procurer les livres<br />

qu’il possède. Ces écrits magiques pullulent dans le souk. Encore faut-il savoir maîtriser les<br />

forces qu’ils sont censés contenir.<br />

Après avoir demandé à Mohamed lors de l’entr<strong>et</strong>ien inaugural cité s’il était marié <strong>et</strong> s’il avait<br />

des enfants, questions destinées à le situer, celui-ci nous dit qu’il ne pouvait initier ses<br />

enfants. Plus précisément être le maître initiateur de ses enfants. Car l’essence de son don<br />

n’est pas héréditaire. Il s’agit plus d’une question de travail <strong>et</strong> de désir. Mohamed nous dit<br />

qu’il se tourna vers ce type de pratique par pragmatisme. Il était pauvre, il avait trouvé un bon<br />

moyen de gagner sa vie. Il a le mérite d’être sincère. S’il n’avait pas côtoyé ces pratiques dès<br />

sa jeunesse dans son environnement familial, il se serait peut-être trouvé un métier plus<br />

90

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!