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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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Selon Gilbert Roug<strong>et</strong>, « […] le dhikr peut se définir comme un exercice de piété<br />

consistant à répéter le nom divin en vue de se remémorer Dieu <strong>et</strong> en même temps de se<br />

rappeler à lui, ceci dans l’espoir de s’attirer sa bénédiction. Le mot dhikr dérive en eff<strong>et</strong> de<br />

dhakara “se souvenir, remémorer”. » 1 Le même auteur précise plus loin que la première partie<br />

du dhikr est constituée de « prières )qui sont en fait chantées( <strong>et</strong> chants, repris en chœur par<br />

les participants assis par terre en cercle autour du cheikh, [qui] instaurent un état de<br />

recueillement <strong>et</strong> de ferveur musicale. Déjà se crée, de temps à autre, une certaine tension, aux<br />

moments où, fugitivement, le nom d’Allah se scande, tandis que les bustes oscillent d’avant<br />

en arrière, préfigurant ce qui sera l’essentiel de la seconde partie. […] La seconde partie, au<br />

contraire, se développe suivant un crescendo presque ininterrompu, jalonné par des moments<br />

de paroxysme de plus en plus intense. Tout s’organise alors autour de la récitation scandée du<br />

dhikr, laquelle alternera désormais avec des parties chantées tantôt en solo tantôt en chœur.<br />

Sur un signe du cheikh les hommes – car le dhikr est exclusivement affaire d’hommes,<br />

semble-t-il – se lèvent. Toujours disposés en cercle, plus ou moins resserré suivant qu’ils se<br />

tiennent par la main ou par l’épaule, les participants scandent tous ensemble, d’une seule<br />

voix, soit la première partie de la profession de foi (shahâda) : Lâ ilâha illâ Allâh “Il n’y a<br />

d’autre Dieu que Dieu”, soit le nom d’Allah, soit encore d’autres mots comme huwa “Lui” ou<br />

hayy “Vivant”. Les mots sont mi-chanté mi-criés suivant un rythme très marqué, obtenu en<br />

exagérant fortement les mouvements respiratoires aussi bien à l’inspiration qu’à l’expiration<br />

de l’air. Venue du fond de la gorge, la voix est rauque. » 2 Nous citons ce très long passage<br />

parce qu’il explique mots pour mots <strong>et</strong> d’une manière flamboyante ce que nous avons observé<br />

lors de nos visites à Om El Ksab.<br />

Le dhikr avait lieu dans le noir absolu. Seule une quantité minime d’hommes était présente.<br />

Mohsen pensait que les plus pieux verraient leur front s’illuminer ou de l’encens sortir par<br />

leur bouche. Parallèlement, lors de ces rites, Rabah intercéda pour tous les hommes présents.<br />

Il était le seul à ressentir la présence de la surnature qui accompagnait l’extase des hommes 3 .<br />

1 Ibid., p. 361.<br />

2 Ibid., p. 372-373.<br />

3 Dans la sourate LXII, 10, Le vendredi (jour de la prière), il écrit :<br />

« Lorsque la prière est achevée,<br />

Dispersez-vous dans le pays ;<br />

Recherchez la grâce de Dieu ;<br />

Invoquez le nom de Dieu.<br />

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