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Université Paul Verlaine-Metz U.F.R Sciences Humaines et Arts ...

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Mohsen _ Après sa mort, je n’ai pas fait d’expérience. Maintenant j’ai une autre route, celle<br />

des awlād Tlill 1 .<br />

Mohsen persista. Pour cela, en plus des conseils de Rabah, il devait effectuer quelques visites<br />

chez Sidi Ali. J’en effectuais trois en sa présence. Mohsen veillait à ce que nous partions les<br />

bras chargés de cadeaux : produits alimentaires, chèvres, parfums, livres coraniques, <strong>et</strong>c.. Lors<br />

de ces visites, Mohsen faisait également des dons d’argent.<br />

Le shaikh Sidi Ali est un homme qui a 75 ans. Il est vêtu d’habits traditionnels. A la<br />

manière des vieillards qui sont tous nommés shaikh, Sidi Ali a une courte barbe blanche, il est<br />

enturbanné. Il vit, entre autres, des dons des fidèles, de l’exploitation de ses terres. Il a<br />

également été tisserand puis infirmier pour les autorités françaises lors du protectorat. Sidi Ali<br />

est un homme très aisé.<br />

Lors de nos visites, d’autres membres de la confrérie étaient présents. Tous des hommes<br />

chargés en baraka qui se décrivaient comme des soufis 2 . Ils manipulaient à longueur de<br />

journée le chapel<strong>et</strong> puis effectuaient une multitude de psalmodies du Coran, de prières…<br />

Mohsen participa à ces rites. Il dirigea même la prière <strong>et</strong> récita des sourates du Coran. Sa<br />

docilité fut récompensée car il monta en grade. Il obtint des techniques pour soigner le<br />

mauvais œil )‘ayn) ou al-’adhā. Rabah fut également chargé de lui transm<strong>et</strong>tre d’autres<br />

rec<strong>et</strong>tes médicinales <strong>et</strong> d’autres talismans. Mais Mohsen était surtout attiré par le dernier<br />

moment de chaque journée, quand nous rendions visite au shaikh Sidi Ali à Om El Ksab,<br />

moment consacré à la cérémonie du dhikr.<br />

1 Nous trouverons à nouveau c<strong>et</strong> extrait d’entr<strong>et</strong>ien dans une version plus complète dans la partie généalogique<br />

qui sera consacré à Mohamed le Charlatan, (Cf. partie III, chapitre II, 2, b).<br />

2 Voici l’extrait d’une entrevue que j’eus avec ces hommes qui se déclarent être des soufis :<br />

« Les hommes _ Nous suivons la tarīka )voie( d’al-shīkh Belgacem, qui lui-même suit celle de son prédécesseur,<br />

aujourd’hui décédé, al-shīkh Smaïl. Nous faisons partie de la zāwiya de Rdayef, à côté de Gafsa. Dans toute la<br />

Tunisie, il existe près d’une centaine d’écoles qui appartiennent à c<strong>et</strong>te zāwiya. Al-shīkh Smaïl est décédé il y a<br />

environ neuf ans. Nous sommes des soufis mais nous avons également chacun un métier. Nous chantons pour<br />

être au plus près de Dieu.<br />

Ethn _ Comment êtes-vous entrés dans c<strong>et</strong>te confrérie ?<br />

Les hommes _ Nous avons entendu parler d’un professeur de soufisme à Rdayef, Sidi Belgacem. Il accepte tous<br />

ceux qui viennent chez lui, il nous a offert la tarīka.<br />

Un des hommes _ Sidi Belgacem m’a dit qu’il faut que j’utilise le chapel<strong>et</strong> cinq fois le matin <strong>et</strong> cinq fois l’après-<br />

midi. Nous demandons les excuses de Dieu <strong>et</strong> le pardon de nos péchés. »<br />

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