I. Literatur

467 VALÉRY, PAUL, französischer Lyriker, Philosoph und Essayist, 1871-1945. L.A.S. (Lettre pneumatique)
„P.V.“. Paris (Poststempel: 27.IV.1915). 1 Einzelblatt kl.-4°, die Vorderseite beschrieben, auf der
Rückseite die ebenfalls eigenhändig Adresse (Name des Empfängers gelöscht). (CHF 500.00)
An seinen Freund, den belgischen symbolistischen Dichter André Fontainas (1865-1948) in Paris, den er zu
einem Besuch einlädt. Valéry befürchtet, in den Zivilkriegsdienst eingezogen zu werden.
„…Les jours, maintenant, sont comme tirés et éjectés par une mitrailleuse, – avec peu d’effet et une consommation folle.
Sentez vous cette impression?
Voulez vous venir, Vendredi dès après le déjeuner? –
Je ne garde encore nulle aiguille ni de sémaphore, pont, ou passage à niveau. Cela viendra. Les ultimes classes et même
les postes ultimes seront appelées très certainement, et il faut qu’elles le soient. Il importe de durer et quoiqu’à la vérité
on ne voie pas encore se dessiner l’issue, – jamais efforts si tendus ne furent si prolongés, il faut à tout prix y arriver…
Une dame me demande le Thibaudet. Je crois que vous l’avez. Si vous n’en usez pas pouvez vous me l’apporter Vendredi?“
Mit „le Thibaudet“ ist wahrscheinlich der Roman ‚Les Heures de l’Acropole’ (1913) des Literaturkritikers Albert
Thibaudet (1874-1936) gemeint.
„je n’ai jamais fait ce que j’ai voulu“
468 VALÉRY, PAUL, 1871-1945. L.A.S. O.O. „Vendredi“ (Poststempel: 10.XII.1926). 1 Einzelblatt 4°, beide
Seiten beschrieben. Mit dem dazugehörigen, eigenhändig adressierten Couvert. (CHF 1’500.00)
Wunderbarer Brief an seinen Freund, den Literaten André Lebey (1877-1938) in Paris, der einen Artikel über
Valéry verfaßt hatte. Valéry bedankt sich für den schönen Text. Valéry schildert, wie ihn vor allem die überaus
umfangreiche Korrespondenz und die vielen Besuche lähmten.
„On a écrit sur moi – en bien ou en mal – 30 ou 50 fois plus de lignes que je n’ai tracées moi même en toute ma vie, et je
me perds entre tous ces MOI que l’on m’a donnés et qui me ressemblent comme ils peuvent.
Mais enfin, Toi, tu as peint comme un
Van Eyck et comme un ami, avec la fidélité
de ces deux espèces, - ce que tu as
vu et entendu, témoin que tu es d’une
bizarre et diverse carrière.
Tu es témoin que je n’ai jamais fait ce
que j’ai voulu, – ayant d’ailleurs voulu
bien peu de chose ; le minimum fut
dans mes goûts. Les circonstances
m’ont tenu longtemps dans l’état le
plus terne, et le plus favorable à juger
simplement de toutes choses. Ensuite,
elles m’ont exalté. Mais rien, malheureusement,
ne me monte à la tête, et je
ne ressens pas ce qui je devrais, peutêtre,
ressentir. Tu me connais assez
pour te figurer le fond de mes sentiments.
Quand je veux m’expliquer à moimême
cette étrange fortune, j’y trouve
des causes de trois ordres – dont les premières
et les plus certaines consistent
dans la grande indigence de notre
époque en vraies valeurs. J’ai profité,
sans doute, de cette raréfaction. Quand
nous avions 15 ans, que d’hommes de
première grandeur vivaient et respiraient
encore ! – Aujourd’hui, l’on est
réduit à glorifier qui l’on peut. – On
exhausse son serviteur !!
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