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Internet et Entreprise : Mirages et opportunités - Base de ...

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<strong>Intern<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> PMI JM Yolin lundi 29 octobre 2001 C:\WINDOWS\TEMP\&1028MIRAGE2001.DOC 226Ce calcul, relevant <strong>de</strong> l'économie tout ce qu'il y a <strong>de</strong> plus traditionnelle, montre qu'une entreprise qui "perd" <strong>de</strong> l'argent peutavoir une "valeur économique" très élevée: si l'industrie lour<strong>de</strong> amortissait ses investissements dans l'année elle seraitégalement fortement déficitaire en phase <strong>de</strong> développement6.1.2.12.2 L'apparent paradoxe: la valeur économique d'une start-up est un multiple <strong>de</strong> ses pertes!6.1.2.12.2.1 Pour une entreprise visant à<strong>de</strong>venir le standard du marchéCe paradoxe n'est qu'apparent car, comme nous l'avons vu nous nous trouvons dans une économie <strong>de</strong> standards oùles investissements <strong>de</strong> départ sont importants (développements techniques <strong>et</strong> mark<strong>et</strong>ing) alors que les coûts <strong>de</strong> "production"sont extrêmement faibles: il importe donc <strong>de</strong> prendre le plus rapi<strong>de</strong>ment possible 30 à40 % du marché mondial pour <strong>de</strong>venir"la référence du secteur".(une entreprise comme Oracle qui a maintenant 40.000 personnes a connu un taux <strong>de</strong> croissance<strong>de</strong> 100% par an <strong>de</strong>puis 10 ans)Dès la barre fatidique franchie, la rentabilité augmente considérablement (puique les coûts <strong>de</strong> "production" sont faibles(quasi nuls pour les start-up ne fabricant pas <strong>de</strong> produits physique <strong>et</strong> ne vendant pas <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> conseil) <strong>et</strong> lesrentrées financières sont proportionnelles au nombre <strong>de</strong> clients) : c'est déjàle cas <strong>de</strong> microsoft, d'Intel, <strong>de</strong> Yahoo, <strong>de</strong> Cisco,<strong>de</strong> Nokia, d'Aol ou d'eBayPar ailleurs les développeurs d'application, soucieux <strong>de</strong> leurs propres débouchés, capitalisent sur le produit "phare" endélaissant ceux qui représentent une part <strong>de</strong> marché trop faible, entrainant un phénomène "boule <strong>de</strong> neige" en faveur duproduit qui a su <strong>de</strong>venir le "standard <strong>de</strong> fait". On passe ainsi sans grand effort <strong>de</strong> 30 à80 % du marché.La rentabilité <strong>de</strong>vient alors considérable <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>, grâce àc<strong>et</strong>te rente <strong>de</strong> situation, "d'achever" les concurrents (en lesrach<strong>et</strong>ant <strong>et</strong> en finançant l'amélioration du produit lea<strong>de</strong>r afin qu'après la bataille il <strong>de</strong>vienne effectivement le meilleur).La bataille Microsoft-Apple est sans doute la plus emblématique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te logique mais elle est loin d'être un cas isolé.C'est bien c<strong>et</strong>te démarche qui a assuré en France le succès du Minitel : distribution gratuite du terminal entrainant untrès fort déficit les premières années, (qui a fait tant hurler en son temps la Cour <strong>de</strong>s Compte), suivi d'une longue pério<strong>de</strong><strong>de</strong> traite <strong>de</strong>s vache àlait (qui se poursuit discrètement aujourd'hui encore)…<strong>et</strong> qui a conduit àson échec à l'international, car il ne suffit pas que sa technologie ne soit pas la plus performante,encore aurait-il fallu se donner les moyens financiers pour l'imposer comme un standard au niveau mondialIl convient donc <strong>de</strong> lancer le produit sur le marché, même sans attendre qu'il soit parfaitement au point <strong>et</strong> doté<strong>de</strong> toutes les fonctionnalités dont le créateur voudrait bien le doter.Plusieurs capitaux risqueurs américains nous ont dit leurs difficultés avec <strong>de</strong>s créateurs français àleur faire m<strong>et</strong>tre leursproduits sur le marché àun sta<strong>de</strong> suffisamment précoce pour ne pas se laisser doubler.Ils considèrent que• De toute façon il restera toujours <strong>de</strong>s bogues <strong>et</strong> que les clients sont mieux placés pour détecter ceux quisont vraiment gênants• on peut toujours développer <strong>de</strong> nouvelles fonctionnalités : il est préférable <strong>de</strong> se concentrer sur celles qui sont<strong>de</strong>mandées par les clients plutôt que par celles qui intéressent le créateur.Il importe alors que l'entreprise soit àl'écoute <strong>de</strong> ses clients <strong>et</strong> soit extrêmement réactive pour corriger les défautssignalés ou développer les fonctionnalités <strong>de</strong>mandées.Dans les <strong>de</strong>ux ou trois premières années le chiffre d'affaire est quasi-nul puisque pour imposer ses produits encoreimparfaits il est peu courant <strong>de</strong> facturer les premiers clients en phase <strong>de</strong> béta-testCe lancement mondial doit être très rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> il exige <strong>de</strong>s capitaux importants, bien supérieurs àceux que nécessite lamise au point technique (en moyenne le mark<strong>et</strong>ing représente 63 % du budg<strong>et</strong> pour ce type d'entreprise contre 13 % pourla R & D, le coût d'acquisition d'un nouveau client est estimé selon les marchés àune somme comprise entre 40 <strong>et</strong> 450$(45$ pour CDNow, 80$ pour Amazon, 100$ pour Barnes&Noble, 450$ pour Datek)2001 a vu une diminution sensible <strong>de</strong> ces couts qui sont passés <strong>de</strong> 234$ en moyenne fin 1999 à114$ début 2001 (étu<strong>de</strong>ePerformance <strong>de</strong> McKinsey)Autobytel continue àinvestir 60% <strong>de</strong> son chiffre d’affaires dans la promotion <strong>de</strong> son service.Or le mark<strong>et</strong>ing, bien qu'il représente en fait l'investissement majeur, ne peut être comptablement considéré que commeune dépense <strong>de</strong> fonctionnement, <strong>et</strong> les frais <strong>de</strong> développement sont bien souvent eux aussi comptabilisés en frais <strong>de</strong>fonctionnement.Comme nous avons vu que le chiffre d'affaire était négligeable le montant du déficit représente en fait celui <strong>de</strong>l'investissement.Or c<strong>et</strong> argent provient, non pas <strong>de</strong>s économies <strong>de</strong>s créateurs (souvent bien faibles) mais <strong>de</strong> l'argent mis sur le proj<strong>et</strong> par<strong>de</strong>s capitaux risqueurs.Quand on sait que c'est dans c<strong>et</strong>te profession que l'on trouve les meilleurs spécialistes du suj<strong>et</strong> on peut conclure quel'ampleur <strong>de</strong> c<strong>et</strong> investissement, <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> ce déficit, est directement liée àla qualité du proj<strong>et</strong> tel qu'il est estimé parles personnes les plus compétentes pour en juger6.1.2.12.2.2 pour une entreprise développant <strong>de</strong>s technologies nouvelles <strong>et</strong> visant àse faire rach<strong>et</strong>erDans ce cas l'investissement (qui se traduit comme dans la cas précé<strong>de</strong>nt comptablement par <strong>de</strong>s pertes d'exploitation)concerne les investissement en R&D: l'investisseur y placera son argent dans la mesure où il estime que la technologiedéveloppée pourra se vendre (en général avec la start-up qui l'a conçue) en rentabilisant c<strong>et</strong> investissementmutatis mutandis, le raisonnement est le même que dans le premier cas6.1.2.12.2.3 la relation entre "pertes" <strong>et</strong> valorisation dans une entreprise <strong>de</strong> croissancecomme nous l'avons vu dans les 2 types d'entreprises <strong>de</strong> croissance on a les relations suivantes"Valeur espérée <strong>de</strong> l'entreprise" = "Investissement consenti" multiplié par "taux <strong>de</strong> rentabilité exigé" (qui est très importantdans le capital risque) ….Et comme "Investissement consenti" = "pertes d'exploitation"

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