12.07.2015 Views

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tarea, les bûches du second sont vendues entre 200 et 250 quetzales <strong>la</strong> tarea. Mais, pourMartín, fonctionnaire au Département des aires protégées de San Martín (DAPMA), « lesgens détruisent les arbres car ils n’ont pas d’argent pour acheter du bois de feu ou encore,pour payer le gaz » (Martín DAPMA, 10/04/2007). Martín précise toutefois que <strong>la</strong> majorité de<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sait que tout abattage d’arbres non autorisé par les autorités municipales estillégal. Mais selon lui, si les habitants valorisent l’importance des bois sur leurs terres, ilsestiment être les seuls à avoir <strong>la</strong> prérogative d’une décision à leur égard. Les propos deVictorina illustrent cette attitude : « Quand on est propriétaire d’une terre, on peut y p<strong>la</strong>nter,on peut y récolter <strong>la</strong> litière forestière, on peut couper les arbres… » (Victorina, 12/2009).Alors que le premier point de vue, défendu par Juan Guzmán, prétend que les tinecos necoupent plus d’arbres illégalement pour se procurer du bois de chauffe, Martín tient un proposnettement plus pessimiste concernant <strong>la</strong> coupe des arbres à San Martín. Ces avis divergentsreflètent probablement les pratiques des publics avec lesquels leur institution travaille. ADITest une association qui réunit librement des tinecos désireux de s’inscrire dans une visiondéveloppementaliste de leur municipalité. Ces tinecos, grâce à des financements extérieurs,mettent en p<strong>la</strong>ce, de manière proactive, des activités de développement forestier et agricolesur des parcelles de terre de particuliers. Quant au DAPMA, institution municipale dans<strong>la</strong>quelle s’inscrivent les activités professionnelles de Martín, ce département est chargé decontrôler, de manière coercitive, les terres communales et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> coupe et de <strong>la</strong>rep<strong>la</strong>ntation obligatoire d’arbres sur les parcelles privées. Si, dans l’association ADIT, lepersonnel est quotidiennement en contact avec des tinecos animés par un certain idéal dedéveloppement de leur municipalité et de gestion du territoire, les fonctionnaires du DAPMAsont confrontés à un public dont les comportements re<strong>la</strong>tifs aux ressources forestières sontbeaucoup plus hétérogènes. À <strong>la</strong> différence d’ADIT, le DAPMA, en charge de sanctionner lesinfractions, a le devoir de réguler les pratiques forestières et, dès lors, d’observer, avecdavantage de réalisme, me semble-t-il, l’ensemble de ces pratiques au niveau de <strong>la</strong>municipalité.Les différentes réalités économiques des tinecos ont certes une influence sur les moyens de seprocurer du bois de chauffe. Les habitants qui ont vu leurs revenus augmenter grâce à desproches partis à l’étranger, peuvent s’autoriser le luxe d’acheter uniquement du bois. Florindaest de ceux-là. Elle explique qu’avec l’argent envoyé par quatre de ses enfants aux États-Unis,elle et son mari peuvent se permettre cette dépense. Si elle était veuve, explique-t-elle, elle sedéciderait à cuisiner au gaz. Car, une fois le bois acheté, il faut encore avoir <strong>la</strong> capacité de lecouper en bûches. Mais de nombreuses veuves, à l’instar de <strong>la</strong> majorité des tinecos, sontdépourvues de ressources financières tant pour cuisiner au gaz que pour acheter desressources ligneuses. Elles continuent alors à aller chercher du bois de feu dans <strong>la</strong> montagne.L’utilisation du bois de feu à San Martín peut être expliquée par deux éléments. Toutd’abord, il s’agit d’une question économique. L’utilisation de gaz pour <strong>la</strong> cuisson nécessitenon seulement une cuisinière mais aussi l’achat et le renouvellement des bonbonnes 84 . Le84 La Première Dame, Sandra Torres de Colom, offre gracieusement et ponctuellement des cuisinières à gaz auxpopu<strong>la</strong>tions les plus démunies. Le Secrétariat des œuvres sociales de l’épouse du Président (SOSEP) a, parexemple, fourni 70 cuisinières à des familles de <strong>la</strong> municipalité de Palestina de Los Altos (Quetzaltenango) ayant108

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!