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Álvaro Méndez, habitant de <strong>la</strong> municipalité de San Juan, considère par exemple, que seulesles personnes qui ont été directement touchées par Stan ont gardé en mémoire le traumatismede l’ampleur de l’événement.Les gens (les habitants de <strong>la</strong> municipalité de San Juan) se sont préoccupés de Stan l’annéepassée, mais maintenant, ils l’ont oublié. Ils ne se rappellent plus de ce qui a eu lieu l’annéepassée. Si vous demandez à quelqu’un : « Que ressentez-vous de l’événement ? », ilsrépondront, « Qu’est-ce qui a eu lieu ? ». La majorité des personnes ici, qui n’ont pas étéaffectées par Stan, ont oublié le problème. Là où les gens ne l’oublient pas, c’est là où il y a eule plus de désastres, comme à San Martín (Álvaro Méndez, 21/04/206).Pour les tinecos, il en est de même pour l’ouragan Mitch, survenu au cours de <strong>la</strong> saisoncyclonique de 1998. Outre un éboulement mortel sur <strong>la</strong> route menant à San Martín, Mitchaurait faiblement affecté les tinecos. Il a, par conséquent, peu marqué <strong>la</strong> mémoire collective.Les habitants de San Martín craignent que des désastres occasionnés par de fortes pluies nesurviennent à nouveau. Six mois après le passage de Stan, débutaient les premières pluies de<strong>la</strong> saison. Les rumeurs, alimentées par <strong>la</strong> presse grand public, rivalisaient quant au nombre detempêtes et d’ouragans à venir. « Aujourd’hui <strong>la</strong> panique règne encore, raconte Álvaro, carcertains disent qu’il va y avoir d’autres tempêtes, 14 tempêtes exactement pour cette année ».Miguel commente également <strong>la</strong> peur des ouragans ressentie par ses confères tinecos : « Ils ontpeur qu’en vienne un autre, c’est pour ce<strong>la</strong> que maintenant, ils ont peur. La peur est là… »(Miguel, 02/05/2006). La peur ne quitte pas les habitants de San Martín qui ont été affectéspar Stan. S’ils ont été victimes de fortes pluies, pourquoi ne le seraient-ils pas à nouveau lorsdes prochaines saisons des pluies ?L’interprétation cyclique des phénomènes naturels extrêmes n’est donc pas <strong>la</strong> seule et uniquelecture qui permet d’appréhender ces événements. De manière antinomique, les tinecosavancent qu’un événement pareil à Stan ne surviendra que dans 50 ans. Parallèlement, ilscraignent <strong>la</strong> récurrence d’un événement d’une puissance semb<strong>la</strong>ble lors des saisons des pluiesannuelles. Selon Pascual Vásquez toutefois, certains tinecos ne conçoivent pas qu’il puissesurvenir d’autres phénomènes naturels en dehors des cycles temporels. Il explique le dangerde cette représentation: « Nos aînés qui ont dû vivre quand ils avaient huit ou dix ans uneréalité simi<strong>la</strong>ire à celle que nous avons vécu avec Stan disent : “ce<strong>la</strong> va se répéter et ce<strong>la</strong> s’estrépété. Il va y en avoir un autre dans 50 ou 52 ans.” Ils ne pensent pas qu’il pourrait y avoir unévénement fort cette année ou l’année prochaine » (Pascual Vásquez, 04/11/2008). Lechamane k’iche’ Victoriano conçoit les cycles dont parlent ses voisins mams tinecos commele résultat d’observations sécu<strong>la</strong>ires. Mais, précise-t-il, « ces cycles peuvent changer »(Victoriano, 26/03/2009). En effet, alors que les cycles courts prédisent de prochainscataclysmes, les changements climatiques contraignent à se préparer à vivre des chocsclimatiques plus violents dont <strong>la</strong> récurrence a de fortes chances de ne pas correspondre auxcycles de cinquante ans.Le vécu d’une menace naturelle extrême plonge les tinecos dans un sentiment contradictoire.Non seulement, Stan permet à chacun de réaliser <strong>la</strong> vulnérabilité de sa personne, de ses188

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