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afin de retrouver <strong>la</strong> source dép<strong>la</strong>cée lors de <strong>la</strong> tempête, et de réinstaller de nouvellescanalisations. Outre les canaux d’irrigation destinés à l’agriculture, le service d’eau potable aété interrompu dans <strong>la</strong> municipalité (Chojo<strong>la</strong>n Agui<strong>la</strong>r, 2005 : 10). Le système de distributiondes eaux, composé de tuyauteries peu enfouies dans le sol, a été détruit par les éboulements deterrain. Le système de drainage a subi le même sort. Les canalisations ayant été totalementendommagées, les eaux usées ont contribué à <strong>la</strong> prolifération des ma<strong>la</strong>dies et à <strong>la</strong> pollutiondes sols.Pour de nombreux tinecos qui avaient contracté des prêts pour <strong>la</strong> construction de leurhabitation ou pour un investissement agricole, Stan a exacerbé leurs dettes. La migration àl’étranger s’impose à certains comme une solution pour les réduire.Je ne possède plus qu’une dette. Je suis seule avec trois enfants. (…) Tout ça me donne enviede partir pour les États-Unis. Dieu connaît mes peines et mes besoins, je m’en vais. Je n’ai pasd’autres solutions. Je ne sais pas où ni comment m’accrocher avec cette dette. Je ne veux pasaller voler les gens. Je dois partir travailler pour payer les sous que je dois aux gens. Mais çame fait de <strong>la</strong> peine de <strong>la</strong>isser mes enfants par pure nécessité financière. (…) C’est triste quandon n’a pas d’argent (Lo<strong>la</strong>, 17/04/2006).Apeurée par l’ampleur de sa dette mais refusant d’abandonner ses enfants, Lo<strong>la</strong> optafinalement de ne pas migrer aux États-Unis pour résoudre ses problèmes économiques.Francisco Pérez Pérez estime toutefois que de nombreux tinecos, acculés par leurs dettes,prirent <strong>la</strong> route vers le Nord 64 : « Ils sont nombreux à avoir perdu des terrains, des maisons…Mais ils devaient vivre et ils n’avaient pas de quoi. La pauvreté était encore plus rude, c’estpour ce<strong>la</strong> qu’ils sont partis. Certains agriculteurs ont perdu entre 10.000 et 15.000 quetzales.Ils partent alors, car ils ont perdu une grande partie de leur capital » (Francisco Pérez Pérez,05/03/2009). Florinda Méndez explique par exemple qu’elle voudrait pouvoir donner unedîme plus importante à l’Église évangélique à <strong>la</strong>quelle elle participe, mais avec toutes lespertes qu’a entraînées le passage de Stan, sa situation économique s’est dégradée.Au vu de l’ensemble des dégâts provoqués par le passage de <strong>la</strong> tempête, les indices depauvreté se sont aggravés. En 2006, SEGEPLAN estimait qu’à San Martín, 82,89 % deshabitants vivent sous le seuil de pauvreté et que 28,09 % vivent sous le seuil de pauvretéextrême. Le manque d’accès aux biens et aux services de base (santé, éducation, eau potable,habitation…) a freiné le développement des communautés tinecas et a approfondi <strong>la</strong> crisesocio-économique dont pâtissait <strong>la</strong> municipalité avant le passage de <strong>la</strong> tempête, estime encorel’OMP (2005). Stan a ainsi exacerbé <strong>la</strong> situation de pauvreté de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion tineca et l’acontrainte à faire des efforts majeurs pour réhabiliter l’économie paysanne.En ce qui concerne le nombre de décès occasionnés par le passage de l’ouragan au sein dumunicipe, les chiffres avancés par les tinecos sont généralement disproportionnés encomparaison des trois décès recensés par les autorités municipales (OMP, 2005). Seloncertains récits, de nombreux habitants auraient perdu leur vie au cours de <strong>la</strong> première semaine64 De manière anecdotique, un reportage de Stéphanie Fontenoy décrit l’afflux massif en Nouvelle-Orléans demain-d’œuvre immigrée et illégale <strong>la</strong>tino-américaine, et entre autres guatémaltèque, pour reconstruire <strong>la</strong> côtedévastée par l’ouragan Katrina à <strong>la</strong> fin du mois d’août 2005 (La Libre Belgique, 06/03/2006).89

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