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le développement humain 2007/2008 du Programme des Nations Unies (2008) souligneégalement combien <strong>la</strong> médiatisation peut être partiale, et ne pas toujours rendre compte de <strong>la</strong>totalité des dégâts occasionnés. Pour illustrer ce propos, une comparaison est proposée entreles ouragans Katrina et Stan, tous deux de 2005.L’ouragan Katrina a fait l’essentiel des titres de <strong>la</strong> presse, et a semé <strong>la</strong> dévastation à <strong>la</strong>Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. Toutefois, les 27 tempêtes de <strong>la</strong> saison, auxquelles il a étédonné un nom — en particulier Stan, Wilma et Beta — ont touché des communautés del’ensemble de l’Amérique centrale et des Caraïbes. L’ouragan Stan a été à l’origine de plus de1.600 décès, principalement dans les hautes terres du centre du Guatema<strong>la</strong> — causant unnombre de victimes supérieur à celui de l’ouragan Katrina (PNUD, 2008 : 76).Mais les images qui ont été diffusées sur les dommages de Katrina ont pourtant marquédavantage les téléspectateurs que les glissements de terrain et les inondations du Guatema<strong>la</strong>lors de l’ouragan Stan. Les médias, en quête de morts sensationnelles, ont figé leurs clichéssur le cimetière à ciel ouvert de Penabaj et de Tzanchaj tout comme sur ceux des corps enflottaison de <strong>la</strong> Nouvelle-Orléans. Le demi-million de personnes affectées au Guatema<strong>la</strong> parStan (voire le million et demi selon <strong>la</strong> Fédération Internationale des Sociétés de <strong>la</strong> Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) n’eut que très peu d’échos dans les médias. Le sort réservé surle moyen terme à cette frange de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dont les greniers à grains n’al<strong>la</strong>ient pas êtreremplis suite aux pertes agricoles ne répondait pas à l’appel du sensationnel. Dans un ouvragesur les catastrophes provoquées par l’ouragan Paulina sur <strong>la</strong> côte Pacifique du Mexique,Virginia García Acosta (2005b) souligne de plus que les catastrophes sont généralementconsidérées plus importantes lorsqu’elles surviennnent dans des centres urbains, et de surcroîttouristiques (comme c’était le cas à Acapulco) que lorsqu’elles affectent des communtésrurales.La focalisation des médias sur le nombre de morts pour évaluer un désastre m’amenanaïvement à considérer que, par ses trois décès officiels, San Martín avait été finalement peuaffecté par <strong>la</strong> tempête. Ce n’est qu’à mon arrivée dans <strong>la</strong> localité que j’ai pu comprendre etentendre l’ampleur du désastre pour les habitants et les agriculteurs.Après avoir appréhendé, dans une perspective climatologique, <strong>la</strong> chronologie des événementsmétéorologiques du début du mois d’octobre 2005 et avoir approché l’ampleur de <strong>la</strong>catastrophe au niveau national, j’aborderai dans le prochain sous-chapitre les récits destinecos qui ont vécu ces intempéries dans leur municipalité.2. Récits des tinecos sur le passage de Stan dans leur municipalitéSix mois après les événements d’octobre 2005, lors de mon premier séjour à San Martín,bouleversée par <strong>la</strong> charge émotionnelle qui affecte encore les tinecos, je prends le partid’enregistrer leurs récits. Je n’ai pas vécu Stan ni aucune autre tempête d’une telle ampleur. Ilme semble évident, qu’avant de chercher à comprendre les représentations locales au sujet du74

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