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aînés racontent que <strong>la</strong> montagne San Martín Wutz a toujours été susceptible de glissements deterrain car, selon eux, cette montagne contient beaucoup d’eau » (07/04/2006). Ces argumentsencouragèrent un grand nombre de résidents du centre à se réfugier dans les municipesvoisins.L’évacuation signifiait fuir le cauchemar de l’anéantissement définitif de San Martín. Mais lepériple de l’évacuation grava dans <strong>la</strong> mémoire des sinistrés de souvenirs pénibles.Lorsque nous avons quitté San Martín le jeudi, nous sommes partis à pied. D’ici à l’entrée deToj Alic, nous avons dû marcher et traverser les éboulements. Nous y avons <strong>la</strong>issé noschaussures car elles s’enfonçaient dans <strong>la</strong> boue. C’est alors, pieds nus, que nous sommes allésnous réfugier ailleurs. Des personnes de San Juan et de Concepción nous attendaient plus loinavec leur voiture à traction. Quelle tristesse ! Tout le monde partait. On pleurait en marchant,car certaines personnes racontaient que les montagnes al<strong>la</strong>ient s’effondrer sur San Martín, queles montagnes faisaient déjà du bruit, que s’en était fini de San Martín… Ces personnesracontaient tant de choses que nous en avions du chagrin (Brenda Minera Díaz, 18/04/2006).Les habitants, qui abandonnèrent leur domicile à <strong>la</strong> recherche d’un refuge, racontent combienils prirent froid dans leurs uniques vêtements trempés : « mes enfants n’avaient plus devêtements. Ils n’avaient rien pour se changer. Mon fils était couvert de boue. La terre a inondé<strong>la</strong> maison, elle a enseveli tous nos biens et nos vêtements » (Delfina, 17/04/2006).Tous les tinecos ne firent pas le choix de partir. Environ <strong>la</strong> moitié des habitants auraient pris<strong>la</strong> route vers l’extérieur de San Martín quand le signal d’évacuation fut <strong>la</strong>ncé : « <strong>la</strong> plupart deshabitants étaient apeurés, alors ils quittèrent leur maison. Ils abandonnèrent leur foyer pour seréfugier dans d’autres municipalités » (Delfina, 17/04/2006). Selon les données émises par leBureau municipal de p<strong>la</strong>nification (OMP, 2005), 2.000 des 5.000 habitants du centre urbainauraient évacué <strong>la</strong> municipalité et 3.186 habitants sur l’ensemble de San Martín auraientquitté le municipe. Outre les évacuations, 3.275 habitants au total eurent recours à unhébergement d’urgence.Entre fuir le danger ou rester à San Martín, <strong>la</strong> plupart des familles optèrent pour une décisioncommune afin de ne pas être séparées durant les événements. Plusieurs tinecos racontèrentqu’ils préféraient mourir avec leurs proches que de mourir séparés les uns des autres. Lo<strong>la</strong>confie par exemple <strong>la</strong> réaction de sa sœur lorsqu’elle <strong>la</strong> rejoignit après avoir échappé àl’écroulement de sa maison : « Au moins, nous mourrons aujourd’hui tous ensemble, et tu nemourras pas avant moi » Alors que son mari Adolfo avait pris <strong>la</strong> ferme décision de ne pasévacuer San Martín, Florinda Méndez raconte que toute sa famille décida alors de rester à sescôtés.Comment allions-nous <strong>la</strong>isser mon mari seul ici ? Une de mes filles me dit « Maman, partez sivous voulez, partez avec mon enfant. Prenez le sac à dos et les papiers d’identité et moi jereste avec mon père. » Non, comment al<strong>la</strong>is-je <strong>la</strong>isser ma fille et son père ? Alors mon fils medit : « si nous mourrons, alors mourrons tous ensemble ! Mettons-nous ensemble dans unepièce et si nous mourrons, ils nous retrouverons là, tous ensemble ». Mais quand les gens ontcommencé à fuir, l’eau s’est calmée. Le pire était passé (Florinda Méndez, 17/06/2007).82

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