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pouvaient plus recevoir nos appels et ça nous angoissait énormément. On entendait auxnouvelles qu’il y avait déjà de nombreux morts au Guatema<strong>la</strong>. Par exemple au <strong>la</strong>c Atitlán, unvil<strong>la</strong>ge entier avait disparu. Alors nous, nous avions peur car à San Martín <strong>la</strong> situation estdélicate à cause des montagnes et aussi car on a coupé beaucoup d’arbres. La terre n’est plussûre… (Car<strong>la</strong>, 17/07/2007).« Là-bas, commente encore Pedro et son fils qui étaient alors aussi aux États-Unis, on nousdisait que tout avait disparu. Il n’y avait plus de réseau, plus de communication… c’étaitterrible » (18/07/2007).Comme pris au piège au sein même de leur localité, les tinecos, dont les habitations étaientbancales ou inondées, cherchèrent d’abord refuge au domicile de proches dont <strong>la</strong> constructionétait plus robuste et mieux située pour affronter les intempéries. Alors qu’en face de samaison, <strong>la</strong> rivière « avait pris l’ampleur du fleuve Samalá », Rafael Menchú raconte qu’il seréfugia avec sa famille dans <strong>la</strong> maison à étages de son frère. Brenda explique également s’êtrerendue avec sa famille chez un cousin dont <strong>la</strong> maison comporte un toit p<strong>la</strong>t. Mais, confrontéeà des inondations dans ce nouveau refuge, elle décida, plus tard, d’évacuer San Martín.La solution que nous avons trouvée fut de nous rendre chez un cousin dont <strong>la</strong> maison est « deterrasse ». Nous avons pris avec nous <strong>la</strong> cuisinière, et puis tout ce que nous pouvions sauver :des couvertures, des mate<strong>la</strong>s… Nous nous sommes alors réfugiés chez lui. Mais le plus tristec’est que l’eau est entrée aussi dans sa maison. Il a tout perdu. L’eau a tout ba<strong>la</strong>yé. Quelletristesse ! La solution fut alors de partir d’ici (Brenda Minera Díaz, 18/04/2006).Sa sœur Jenny raconte que le jeudi matin, une équipe d’hommes, composée entre autres de sescousins, partit à <strong>la</strong> recherche de renforts à l’extérieur : « Le jeudi, alors que le jour s’étaitencore levé sous <strong>la</strong> pluie, l’aide n’était toujours pas arrivée. Les glissements de terrain necessaient pas, et nous n’avions toujours ni eau, ni électricité, ni de quoi manger. À l’aube, mescousins partirent avertir à Concepción et à San Juan que nous avions besoin d’aide. Le jeudimême, ils sont venus nous évacuer… » (Jenny Minera Díaz, 16/04/2006).Les glissements de terrain, accompagnés de bruits sourds en provenance des montagnes,provoqués par le choc des pierres, furent détonateurs des opérations d’évacuationÀ ce moment tragique, lorsqu’on entendit des détonations en provenance des montagnes et desvolcans, peut-être dues aux chutes des pierres et des roches, les personnes eurent peur etprirent <strong>la</strong> décision de partir. Hommes, femmes et enfants emportèrent les biens les plusintimes dans une valise et ils partirent se réfugier à Concepción Chiquirichapa, San JuanOstuncalco et certains, à San Miguel Sigui<strong>la</strong> ou Cajo<strong>la</strong> (Efraín Méndez, 01/05/2005).L’argument avancé pour inviter les tinecos à quitter les lieux était qu’il était possible que lesévénements s’enveniment : « Des personnes sont venues examiner cette montagne. Ellesdirent que si cette montagne s’écrou<strong>la</strong>it, c’était <strong>la</strong> fin de San Martín. C’est pour ce<strong>la</strong> que <strong>la</strong>plupart des gens sont partis » (Marco Ramírez, 30/04/2006). Rafael Menchú confirme en effetqu’une « Commission des catastrophes » vint observer les lieux et conseil<strong>la</strong> aux habitants ducentre de partir : « il est probable, nous dirent-ils, que <strong>la</strong> situation s’aggrave car les montagnessont fragiles et gorgées d’eau. C’est une question de prévention, disaient-ils » (18/04/2006).Ces propos corroborent les « histoires » des aînés, ajoute Santos Joachim de Léon : « Les81

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