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Télécharger la thèse doctorale - FGF

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Les médias jouent un rôle important dans <strong>la</strong> diffusion d’informations au sujet des menacessusceptibles de frapper une région. L’évaluation de <strong>la</strong> trajectoire des tempêtes tropicales parles institutions météorologiques permet notamment de mettre en alerte les popu<strong>la</strong>tionsconcernées. Ces informations ne se révèlent toutefois pertinentes que lorsqu’elles sontrendues accessibles aux popu<strong>la</strong>tions ayant des niveaux de sco<strong>la</strong>risations distincts. En outre, àSan Martín, <strong>la</strong> tempête Stan a mis en lumière des intérêts inégaux à s’informer sur <strong>la</strong> situationmétéorologique. Les propos de deux habitants d’une même rue, Jenny Minera Díaz,institutrice, et Rafael Menchú, ancien pasteur et chauffeur de poids lourd, exposent unepréparation à <strong>la</strong> venue de Stan radicalement opposée, en fonction des informations qu’ilsdétenaient avant le passage de <strong>la</strong> tempête.Ce qui a, c’est que nous n’étions pas au courant de l’arrivée de cet ouragan. Nous n’avons pasété avertis par les nouvelles. C’est pour ce<strong>la</strong> que nous n’étions pas préparés. Quand il acommencé à pleuvoir des cordes, tout le monde disait que c’était un ouragan et qu’il s’appe<strong>la</strong>itStan. Mais ils n’avaient pas annoncé qu’il viendrait si fort. Si nous l’avions su, nous serionspartis plus tôt pour éviter de vivre toute cette déso<strong>la</strong>tion. Tout ce<strong>la</strong>, ça a lieu lorsqu’onn’informe pas, lorsqu’on n’est pas mis au courant de ce qui va avoir lieu (Jenny Minera Díaz,16/04/2006).Aux nouvelles télévisées et à <strong>la</strong> radio, ils racontaient qu’un ouragan ou une tempête tropicaleétait en train de se former au Panama ou au Costa Rica. C’est alors que l’averse a commencé,mais encore légèrement. Il y avait encore peu de pluie, mais aux nouvelles, on annonçait queprobablement lundi <strong>la</strong> tempête tropicale al<strong>la</strong>it entrer au Guatema<strong>la</strong>. Dès le vendredi ou lesamedi nous avons commencé à avoir de fortes pluies. (…) Alors que je devais faire untransport avec un camion, j’ai dit à mon épouse d’être vigi<strong>la</strong>nte car ils disaient aux nouvellesque lundi ou mardi <strong>la</strong> tempête entrerait au Guatema<strong>la</strong>. La plupart des gens n’ont pas accordébeaucoup d’importance à ces informations. Comme d’autres, nous nous sommes alorspréparés, enfin, en fonction des ressources économiques que nous avions. On a acheté desbougies, des allumettes et du sucre. Toutes ces petites choses qui peuvent servir (RafaelMenchú, 18/04/2006).Les moyens de communication utilisés pour diffuser l’alerte Stan ne semblent pas avoir étéoptimaux. Si certains individus, comme Rafael Menchú, ont cherché à s’informer sur <strong>la</strong>situation, faut-il encore qu’ils soient suffisamment outillés pour traiter les informations reçuesdans <strong>la</strong> presse, et évaluer à juste titre le poids de <strong>la</strong> menace à leur égard.Depuis le passage de Stan, tout phénomène climatique dans <strong>la</strong> région d’Amérique centrale-Caraïbes attire l’attention des tinecos. L’aîné Francisco Ramírez, apeuré par les ouragans quifrappaient le sol cubain au mois de septembre 2008, me demanda de lui commenter un articlesur le sujet ainsi que de lui situer Cuba sur le globe. Soucieux, Francisco vou<strong>la</strong>it comprendre<strong>la</strong> distance qui sépare Cuba du Guatema<strong>la</strong> pour savoir s’il y avait lieu de s’inquiéter de <strong>la</strong>menace cyclonique. C’est également lors d’appels téléphoniques au Guatema<strong>la</strong> au mois demars 2010, que des tinecos me confieront leur inquiétude de ne pas avoir eu de mes nouvellesaprès le tragique tremblement de terre de janvier 2010 en Haïti. « Je m’inquiétais pour vous »,me confia Catalina. Suite à de légers séismes au Guatema<strong>la</strong> après <strong>la</strong> tragédie d’Haïti, Juanas’enquiert aussi des répercussions en Belgique : « Et chez toi, comment ce<strong>la</strong> tremble-t-il ?336

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