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Au Guatema<strong>la</strong>, comme dans toute l’Amérique centrale, les saisons climatiques sontrégulièrement frappées par des phénomènes météorologiques intenses comme des périodes de« grandes sécheresses » (par opposition à <strong>la</strong> petite sécheresse des mois de juillet-août) et destempêtes ou des cyclones tropicaux. Il s’agira maintenant de se pencher en particulier sur ledéroulement météorologique du phénomène Stan, porte d’entrée de ma rechercheethnographique.Synoptique du phénomène météorologique StanStan fut <strong>la</strong> dix-huitième tempête tropicale et le dixième ouragan 47 de <strong>la</strong> saison cyclonique2005, <strong>la</strong> pire saison des ouragans jamais enregistrée pour l’At<strong>la</strong>ntique. Au cours de cetteannée, 28 tempêtes tropicales 48 ont été dénombrées dont 15 ont dépassé le stade ditd’«ouragan », et sept, ont dépassé le stade d’« ouragan majeur ». On se souvient de Katrina,Rita, Stan, Wilma… Alors que chaque tempête successive est baptisée d’un prénom quicommence par <strong>la</strong> lettre suivante de l’alphabet, pour <strong>la</strong> première fois en 2005, il fallutrecommencer <strong>la</strong> série alphabétique avec des lettres grecques !Lorsque je discutais avec les tinecos au sujet du passage de Stan, régulièrement, comme parun processus de miroir, ils me renvoyaient <strong>la</strong> question : « Et chez toi, dans ton pays, Stan a-t-ilfait beaucoup de dégâts ? ». Malgré le peu de notions de géographie qu’ils possèdent ainsi quele manque de connaissance scientifique du phénomène qui les ont affectés, cettepréoccupation n’est pas dénuée de sens : jusqu’où Stan s’est-il étendu ? Son intensité était-elleimportante au point d’affecter des territoires au-delà des limites géographiques connues destinecos ?Tous ceux qui ne sont pas experts en climatologie restent intrigués face au tracé de Stan. Uncoup d’œil rapide sur les cartes météorologiques en annexe (« Parcours de Stan ») permetd’observer que <strong>la</strong> trajectoire de l’ouragan Stan n’a pas directement traversé le Guatema<strong>la</strong>. Cesréflexions nous amènent à questionner l’ensemble des phénomènes météorologiques qui ontdévasté San Martín Sacatepéquez et, plus <strong>la</strong>rgement, le Guatema<strong>la</strong> au début du mois d’octobre2005. Si l’intensité des vents et de <strong>la</strong> pluie, qui ont coïncidé avec <strong>la</strong> tempête Stan, est47 Ouragans, cyclones et typhons dépendent tous d’un même phénomène : des systèmes météorologiques dans <strong>la</strong>zone intertropicale composés de vents importants qui circulent dans des zones de basse pression, avec un « œil »central d’un diamètre de 20 à 150 km. L'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a défini uneterminologie spécifique, en fonction des régions dans lesquelles se développent les dépressions tropicalesviolentes. Les cyclones tropicaux sont appelés « ouragans » lorsqu’ils se produisent dans l’océan At<strong>la</strong>ntiqueNord ou l’océan Pacifique Nord-est ou Sud. Ils sont appelés « typhons » lorsqu’ils se produisent dans l’océanPacifique Nord-ouest, à l’Ouest de <strong>la</strong> ligne de changement de date et « cyclones » dans l’océan Indien Sud-ouest.48 Selon l’échelle de Saffir-Simpson, les ouragans se divisent en 5 catégories en fonction de <strong>la</strong> vitesse de leursvents. Une dépression est considérée comme cyclone ou ouragan, lorsque l’intensité de ses vents dépasse 116km/h. Avant, ou après avoir atteint l’intensité définie, <strong>la</strong> dépression est appelée « tempête tropicale », et, sil’intensité du phénomène est encore réduite, « dépression tropicale ». Toutefois, comme le fait remarquer André-Marcel d’Ans, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui ne se base que sur <strong>la</strong> vitesse atteinte par lesvents soutenus les plus forts, sous-estime fréquemment le potentiel destructeur des cyclones. Selon cet auteur,« bien souvent, les conséquences les plus graves en termes de pertes humaines et de dégâts matériels ne sont pasdirectement attribuables à l’action des vents mais plutôt aux effets des pluies diluviennes qui se déclenchent depart et d’autre du tracé de <strong>la</strong> perturbation cyclonique proprement dite » (d’Ans, 2005 : 257).69

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