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Télécharger la thèse doctorale - FGF

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porte et dit : “ Jenny, lève-toi, <strong>la</strong> rivière d’ici derrière est sortie.” Alors on s’est rapidementlevé avec mon mari et on a habillé nos enfants. Mais <strong>la</strong> rivière était déjà sortie de son lit.L’eau était déjà entrée dans les maisons » (Jenny Minera Díaz, 16/04/2006). Les torrentsd’eau entrèrent, sans distinction, dans les maisons et les églises. « Dans l’église Béthania, oudans <strong>la</strong> maison de mon cousin, explique Jenny, tout flottait, tout était à jeter ou avait déjà étéemporté par les eaux ».La puissance de l’eau, qui ne cessait de croître avec les jours, emporta tout sur son passage :les biens personnels mais aussi les récoltes, les arbres, certaines maisons et, sinistre constat,certains êtres humains. Jenny raconte avoir assisté au sauvetage heureux d’un enfant : « Onme raconta que l’enfant était en train de dormir quand l’eau entra dans sa maison et l’emporta.Alors le père s’est jeté à l’eau pour le rattraper. Mais l’enfant était pris par les eaux. Il criait :“papa, rattrape-moi!” Le père réussit enfin à le secourir ».Cesar re<strong>la</strong>te pour sa part, <strong>la</strong> vaine recherche du corps d’un voisin ayant succombé dansl’effondrement de sa maison.Mardi, vers quatre heures de l’après-midi, en bas de chez nous, une maison s’est écroulée. Lesdeux personnes qui étaient à l’intérieur étaient ensevelies sous <strong>la</strong> terre. La maison étaitconstruite sur un versant et toute l’eau s’est accumulée en-dessous en fragilisant le sol. Alorsnous sommes venus aider. Avec nos bottes, nos capes de p<strong>la</strong>stique et nos pelles, nous avonscommencé à fouiller. On est tombé sur <strong>la</strong> tôle du toit. Peu à peu on dégageait les briques et ona fini par trouver les corps des deux personnes. L’homme est mort sur le coup et <strong>la</strong> femme estrestée plus d’un mois dans le coma. Maintenant, elle n’est toujours pas sortie de l’état de choc.(…) Le lendemain, c’est une autre maison qui s’écrou<strong>la</strong>it dans le hameau, celle de mes cousins(Cesar, 12/03/2008).D’autres tinecos réussirent à éviter de justesse un funeste destin. Lo<strong>la</strong> partage le récit poignantde l’évacuation de sa famille et de <strong>la</strong> destruction de sa maison bâtie en aval de <strong>la</strong> grotte, sur leversant de <strong>la</strong> montagne Twi Sha’k.La nuit de mardi à mercredi, <strong>la</strong> terre s’est mise à trembler sous l’effet des pierres quitombaient. Chaque pierre qui rou<strong>la</strong>it faisait trembler <strong>la</strong> terre et <strong>la</strong> maison. Je me suis alorslevée pour voir comment al<strong>la</strong>ient les enfants. Ils dormaient en paix. Ils ne réalisaient pas quedes pierres étaient en train de rouler derrière <strong>la</strong> maison. Je me suis mise à genoux pour prierDieu qu’il nous épargne de tout ce qui avait lieu. Il était quatre heures du matin et tout étaitbrumeux dehors. J’allumais le cierge Pascal qu’ils donnent à l’Église pour <strong>la</strong> semaine sainte,et je continuais de prier le Seigneur. Ma fille Vilma se réveil<strong>la</strong> et me dit : « mais maman, vousne dormez pas ? ». « Non ma fille, j’ai peur. La terre tremble. » Alors elle se leva et partitpréparer le petit déjeuner. Mais vers cinq heures trente, je réalisai que les murs de ma maisonétaient déjà endommagés par les chutes de pierres. Je criai alors à mes enfants : « Vous avezcinq minutes pour prendre chacun votre vêtement le plus neuf et nous partons. Reste celui quiveut rester ! ». La tristesse m’envahit lorsque je vis mes trois enfants préparer leurs vêtementsà emporter. Nous sortîmes mais il était devenu impossible de traverser <strong>la</strong> rivière en face de <strong>la</strong>maison. Il y avait de l’eau devant et derrière nous. Nous étions encerclés d’eau. Un voisinnous indiqua un endroit où il y avait des pierres qui nous permettraient de passer. Il y avait79

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