12.07.2015 Views

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Tous mes produits de vente de <strong>la</strong> ferronnerie ont été enterrés. Je croule sous les dettes, car tousces produits, je les achète à crédit. On m’envoie les produits puis moi, je les vends. Quand jeles ai vendus, alors je les paie. Mais j’ai tout perdu ! J’ai aujourd’hui 275.000 quetzales dedette uniquement en matériel de vente. À ce<strong>la</strong>, il faut ajouter <strong>la</strong> perte de ma maison, lesvêtements, les couvertures, le lit, l’armoire… La maison où je suis actuellement, c’est unemaison que ma sœur Victorina me prête jusqu’au moment où je pourrai reconstruire ma propremaison. Mais aujourd’hui, je n’ai pas de terrain où construire ma maison. L’ancien terrain estdevenu le chemin du cours d’eau. Et puis je n’ai pas de sous pour construire <strong>la</strong> maison (Lo<strong>la</strong>,17/04/2006).Outre les biens matériels, les pertes les plus conséquentes à long terme furentl’anéantissement, parfois total pour certains agriculteurs, de leurs récoltes, en pleinematuration en cette fin de période des pluies. Selon l’OMP (2005), les agriculteurs de SanMartín ont essuyé des pertes des moyens de production et des canaux d’irrigation d’unevaleur de 727.424 quetzales. Quant aux dégâts occasionnés sur les productions agricoles, ilss’élèvent à 15.576.050 quetzales.Miguel Gómez Pérez explique que, dans son cas, le vent et <strong>la</strong> pluie ont tout emporté : « Nousavons perdu presque toutes nos récoltes de maïs, de choux, de carottes, d’oignons. Moi, j’aiperdu toutes, toutes mes récoltes à cause de l’eau, du vent, des champignons et des ma<strong>la</strong>dies »(02/05/2006). Outre <strong>la</strong> prolifération de bactéries phytopathogènes, le secteur agricole asouffert de dégâts indirects qui menacent l’économie familiale, comme l’interruption des voies de communication vers les champs et le transport desproduits. La popu<strong>la</strong>tion économiquement active du municipe n’a pas pu travailler pendantcinq jours, ce qui équivaut à une perte de revenu évaluée à 50 quetzales par jour et parpersonne (Chojo<strong>la</strong>n Agui<strong>la</strong>r, 2005 : 23). Les habitants recensent également de nombreuxterrains sur lesquels il leur est devenu impossible de cultiver, faute de main-d’œuvre et demoyens, pendant plusieurs mois pour certains, et à jamais pour d’autres. Des parcellesnécessitent des travaux colossaux pour ap<strong>la</strong>nir les tranchées provoquées par les eaux de pluieet les coulées de boue. María, mère de Catarina Chapin<strong>la</strong>ndia me fit part de sa déso<strong>la</strong>tiond’avoir perdu avec Stan, non seulement toute sa production agricole mais aussi toutes sesterres agricoles. « Voir ces terres me fait souffrir », confie-t-elle en juillet 2007. « Mon mariest trop âgé pour entreprendre les travaux pour niveler les sols. Donc, les champs sont encoreà l’abandon aujourd’hui ». « Même l’Église catholique, qui a pourtant réuni des fonds pouraider les plus affectés ne nous a pas proposé d’aide », dit-elle offusquée. Les dégâts quiaffectèrent le secteur agricole entraînèrent des problèmes de sécurité alimentaire (Chojo<strong>la</strong>nAgui<strong>la</strong>r, 2005 : 11). Les cultures de subsistance, que sont le maïs et le haricot sec, ainsi que <strong>la</strong>culture commerciale de <strong>la</strong> pomme de terre, ont été durement frappées. Certaines famillesagricoles ont perdu l’ensemble de leur capital physique actif et de leur production. Limitéesdans leur pouvoir d’achat, elles n’ont pas pu acheter les graines nécessaires pour les semencessuivantes.Miguel Gómez Pérez explique également son actuel endettement par sa contribution à <strong>la</strong>reconstruction des canaux d’irrigation dont il bénéficie, et qui ont été détruits par leséboulements de terrain. Avec les autres propriétaires de <strong>la</strong> source, ils ont entrepris des travaux88

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!