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proches et de ses biens face aux fortes pluies, mais parallèlement, <strong>la</strong> cyclicité et l’expériencede l’extrême apaisent, pour certains, <strong>la</strong> crainte d’une nouvelle menace.La récurrence cyclique des événements fait en sorte qu’ils ne surprennent pas car ils sont,d’une certaine manière, « attendus ». Otto explique ainsi que ses propres parents n’ont passouhaité évacuer <strong>la</strong> municipalité lors du passage de Stan. Il commente les raisons de <strong>la</strong> nonévacuationde ses parents par leur foi en Dieu, mais aussi, car, pour avoir vécu ce type dephénomène dans le passé, ils n’en seraient plus effrayés.Otto : Mes parents sont restés car des événements comme Stan ont toujours eu lieu. Mon papanous raconte que, quand il avait l’âge de Virgilio, mon fils (âgé de 10 ans), quelque chose defort s’est aussi passé. Tous les 35 ou 40 ans survient un phénomène pareil.Virgilio : Non papa, tous les 50 ans…Otto : Oui, enfin presque tous les 40 ans, il se passe quelque chose d’une grande force. C’estpour ce<strong>la</strong> que mes parents ne se sont pas inquiétés de Stan (15/01/2009).Lo<strong>la</strong> ajoute pour sa part que <strong>la</strong> probabilité de pâtir à nouveau d’un phénomène naturel de typeStan a diminué, car ces catastrophes sont limitées par leur nature cyclique d’une cinquantained’années. Or, âgée d’une quarantaine d’années, Lo<strong>la</strong> Menchú estime que son temps de vieterrestre ne lui permettra plus d’expérimenter une catastrophe naturelle. Ses considérationsexpriment toutefois une certaine ambivalence.Lo<strong>la</strong> me propose d'aller voir sa nouvelle maison. En route, nous croisons <strong>la</strong> maman et <strong>la</strong> sœurde Juana Vásquez. Elles me disent avoir peur d'aller sur ce versant de <strong>la</strong> montagne car il estgorgé d'eau. Lo<strong>la</strong> a fait reconstruire son magasin et sa maison exactement à l’endroit de sonancienne bâtisse, emportée par un glissement de terre lors du passage de Stan. Elle faitconstruire avec des blocs de béton creux, « Comme ça, si tout est ravagé, ce sera moins cher »,précise-t-elle. De plus, elle a fait construire un mur de briques en amont du versant pourprotéger les nouvelles constructions des possibles glissements de terrain. Elle dit ne pas avoirpeur d'une autre tempête comme Stan. « Stan étant passé, il n'y aura plus rien avant 52 ans ».Elle explique cependant qu’elle n'y vivra plus car « c'est trop dangereux » (Notes de terrain,10/07/2007).Lo<strong>la</strong> dit ne pas craindre de nouveaux événements météorologiques car ils sont cycliques.Pourtant, elle prévoit des matériaux de construction peu chers afin de limiter les pertes en casde désastre. Craignant de nouveaux glissements de terrain, elle ne souhaite pas vivre danscette maison nouvellement reconstruite, mais seulement y installer sa quincaillerie. Un an plustard pourtant, les travaux de construction terminés, Lo<strong>la</strong> réintégrera ce nouveau domicile avecsa famille.Lo<strong>la</strong>, comme d’autres habitants, a reconstruit sa maison sur les ruines de son anciennehabitation dans des zones à hauts risques de glissements de terrain. Consciente des risquesencourus, elle justifie ces reconstructions par le fait que le temps de vie d’un être humain nepermet de connaître qu’une seule et unique fin de cycle de 50 ans, en l’occurrence, celleclôturée par Stan en 2005. Concevoir <strong>la</strong> manifestation de phénomènes naturels extrêmes tousles 50 ans peut, par conséquent, engendrer un certain fatalisme face aux probablescatastrophes à venir. Pour Susanna M. Hoffman (2002), le symbolisme cyclique offre un189

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